Coordination civilo-militaire

Dernière mise à jour: 27 juin 2020

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Points clés

Travailler avec la CMCS du BCAH-OCHA ou la personne désignée pour assurer la coordination civilo-militaire. Comprendre la stratégie spécifique de la UN-CMCoord pour l'opération;
déterminer les personnes participant aux réunions de la cellule UN-CMCord et acheminer vers elles les demandes ou préoccupations pertinentes;
comprendre comment Gouvernement et autorités locales coordonnent leur travail avec les militaires. Partager cette information avec l'agent de la UN-CMCoord;
déterminer et partager les détails des contacts avec le personnel du CIMIC (si la HCT ou UNCT a décidé d'en faire les interlocuteurs privilégiés);
comprendre dans quels secteurs et où les militaires opèrent et en quoi leurs modes opératoires diffèrent de ceux des autres intervenants;
comprendre l'environnement sécuritaire dans lequel l'on opère, et les risques encourus en s'associant aux militaires;
comprendre les structure et hiérarchie militaires;
bâtir des réseaux et les utiliser, en accord avec les directives des pays et les autres directives applicables;
éviter d'adresser des critiques publiques à l'un quelconque des intervenants;
déterminer si l'opération est tributaire de moyens militaires et de défense civile (MCDA).
revoir les plans de retrait des moyens militaires et les intégrer à la planification opérationnelle.

Aperçu

Les opérations humanitaires peuvent se dérouler dans des régions affectées par des conflits militaires. Il est souvent justifié et essentiel d'interagir et de dialoguer avec les forces militaires pour accéder aux personnes relevant des compétences du HCR et d'assurer une aide humanitaire vitale.

Au cours des désastres naturels, technologiques et industriels, les gouvernements peuvent recourir à des forces militaires nationales ou extérieures pour assurer les secours (Haïti 2010, Philippines 2013). La coordination entre intervenants humanitaires et militaires est vitale, particulièrement dans les situations d'urgences complexes (Pakistan 2005, 2010), pour veiller à la bonne compréhension des principes humanitaires, éviter la concurrence, minimiser les incohérences et, là où considéré approprié, poursuivre des buts communs.

La Coordination humanitaire civilo-militaire des Nations Unies (UN-CMCoord) a été créée pour assurer cette coordination. La UN-CMCoord encourage la compréhension la plus grande possible de l'action humanitaire, oriente les intervenants politiques et militaires sur les meilleurs moyens de soutenir cette action, aide à développer une politique spécifique au contexte fondée sur les directives agréées au niveau international, et crée les structures de coordination civilo-militaire humanitaire, en veillant à ce que les membres du personnel soient formés pour faciliter cette coordination. Elle joue un rôle particulièrement essentiel dans les urgences complexes et les environnements caractérisés par des risques élevés où il est primordial de faciliter l'accès de l'aide humanitaire, de protéger les civils et d'assurer la sécurité des travailleurs humanitaires.

Au sein des Nations Unies et de la communauté humanitaire, la Section de coordination civile et militaire (CMCS) du Bureau de la coordination des affaires humanitaire (BCAH ou OCHA) assume la charge de la coordination civilo-militaire. Elle soutient les activités appropriées au niveau du terrain et du siège au moyen de stratégies institutionnelles destinées à promouvoir la capacité et l'état de préparation des partenaires nationaux et internationaux. Elle améliore la réponse aux crises des partenaires opérationnels, au moyen de directives non contraignantes concernant le recours aux moyens militaires, de formation, d'ateliers de travail, de conférences et d'exercices de simulation. Comme dépositaire des directives UN-CMCoord, la CMCS aide aussi les intervenants humanitaires à développer une orientation adaptée au contexte d'opérations relatives à des situations particulières.

En cas de nécessité, la CMSC avise la communauté internationale concernant la mobilisation de moyens militaires étrangers pour soutenir les opérations de secours ou l'assistance humanitaire. Son plaidoyer et la publication d'une orientation opérationnelle, complètent et facilitent le dialogue au niveau du Sous-secrétaire général (USG).

La CMCS déploie des experts appelés Agents de coordination civilo-militaire pour aider la HCT ou UNCT. En cas d'absence de ces agents, le Résident ou le Coordinateur humanitaire en assume la charge en s'appuyant sur la doctrine UN-CMCoord. Tout le personnel des Nations Unies est censé comprendre et mettre en application les politiques et directives de la UN-CMCoord.

Conseils principaux

Politiques principes ou normes sous-jacents

Protéger l'espace humanitaire;
la coopération (ou les perceptions de coopération) avec les militaires ne doivent pas mettre en péril les principes humanitaires fondamentaux de neutralité et d'impartialité, ou exposer les personnes relevant de la compétence du HCR aux risques;
créer et maintenir des relations appropriées entre intervenants humanitaires et acteurs militaires ou armés;
recourir de manière appropriée et opportune aux moyens militaires étrangers ou nationaux pour soutenir les opérations humanitaires;
veiller à la cohérence des efforts de secours, qu'ils soient assurés par des intervenants civils ou militaires.

Recommandations de bonnes pratiques

Planification. Elle varie en fonction de la phase d'une urgence. Toutes les personnes associées à une réponse doivent posséder la même vue stratégique d'ensemble, partager régulièrement l'information et clairement comprendre qui fait quoi, où et pendant combien de temps;
partage de l'information. Il fonctionne au mieux lorsqu'il est proactif. Le partage de l'information aide à valider les plans et organiser les priorités; il est essentiel à la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires et des personnes relevant de redevabilités particulières;
répartition des tâches. Une attribution claire des rôles assure la cohérence et permet d'éviter les doublons. Elle adapte les capacités aux besoins et soutient la planification à long terme des organisations présentes sur le terrain.

Considérations pour une mise en œuvre pratique

Répertorier les intervenants
Ceci permet de déterminer les intervenants essentiels des communautés civiles et militaires et de décider des intervenants capables d'opérer de la manière la plus efficace et de répondre aux besoins de régions déterminées, en accord avec les principes humanitaires. Les intervenants militaires peuvent, en particulier, contribuer à :

sécuriser et maintenir l'accès aux personnes relevant de la compétence du HCR;
contribuer à la sécurité et à la dimension logistique d'une opération;
offrir des ressources d'appoint, particulièrement pendant les opérations d'urgence;
user de leur influence pour accélérer l'acheminement des secours et aplanir les difficultés.

Évaluer et analyser les relations, perceptions et approches civilo-militaires
La coopération à court terme peut être efficace, mais les conséquences à long terme doivent être prises en compte, particulièrement lorsque des intervenants militaires internationaux sont concernés et où une action destinée à assurer la sécurité sur le terrain est susceptible de remettre en cause (les perceptions de) la neutralité.

Répertorier missions et mandats
Tenir compte des rôles des :

intervenants civils locaux : leaders locaux, ONG, Gouvernement;
intervenants militaires et paramilitaires locaux : forces militaires et de police, gendarmerie, police des frontières et douanes;
intervenants civils internationaux : Nations Unies, ONG internationales, donateurs, CICR;
intervenants militaires étrangers : forces de maintien de la paix des Nations Unies et autres que celles des Nations Unies, Agents civils et militaires des Nations Unies (CIMIC), police militaire, UNPOL.

Confirmer la mission ou le mandat de chacun des intervenants répertoriés. Comprendre leur engagement en fonction de la UN-CMCoord.

Convenir du caractère des relations civilo-militaires et adopter une stratégie CMCoord
Les stratégies de base varient de la coexistence à la coopération. La coordination (dialogue essentiel et interaction) est toujours requise, mais sa nature doit refléter la stratégie.

L'interaction civilo-militaire peut intervenir dans six domaines :

Comprendre la stratégie du RC et de la UNCT
Lorsque les intervenants civils et militaires perçoivent clairement la stratégie de la HCT/UNHCT, cela aide la HCT/UNHCT et la réponse à :

promouvoir une prise de conscience et une compréhension communes de la situation;
créer une approche commune;
convenir d'une stratégie et la mettre en oeuvre;
faciliter la mise en oeuvre et le suivi;
partager les leçons apprises.

Des directives précises UN-CMCoord doivent être adoptées pour chaque opération, et les personnes en charge de la coordination , clairement répertoriées.