Aperçu
Le groupe sectoriel mondial pour la coordination et la gestion des camps (CCCM) a été créé en 2005. Il est codirigé par le HCR dans les situations de conflit et par l’Organisation internationale pour les migrations dans les situations de catastrophes naturelles. Sa principale mission est de coordonner et de fournir une protection et des services efficaces, appropriés et planifiés au niveau communautaire, de veiller à ce que les droits des PDI et des autres populations affectées soient protégés et d’encourager l’adoption de solutions durables.
Le groupe sectoriel pour la CCCM coordonne les activités de ses membres, qui peuvent notamment inclure (d’après les attentes de ces derniers) :
Points essentiels à prendre en compte lors de la prise de décisions (en complément du processus décisionnel général pour l’activation du groupe sectoriel) :
- Bien que le terme « camps » figure dans la dénomination du groupe sectoriel de la coordination et de la gestion des camps, cela ne signifie pas qu’il doit intervenir uniquement dans les situations qui concernent des installations formelles. Afin de s’adapter aux diverses réalités des pays, le nom du groupe sectoriel a été adapté au contexte pour mieux refléter la situation. La dénomination « groupe d’appui à la gestion des sites » est par exemple utilisée.
- Chaque fois que le contexte le justifie, il est recommandé d’activer les trois groupes sectoriels du HCR en même temps et dès que possible. Les trois groupes sectoriels sont complémentaires ; en unissant leurs forces, ils peuvent augmenter les dividendes en matière de protection et optimiser les programmes du HCR.
- Étant donné que les activités du groupe sectoriel pour la CCCM ne se limitent pas à la gestion de ces installations, il est recommandé, au cours de la phase de préparation, de consulter l’équipe du Groupe mondial dans ce domaine en cas de doute sur la pertinence d’un plaidoyer en faveur de l’activation. Les activités énoncées plus haut, qui ont été acceptées par la communauté humanitaire comme relevant de la coordination du groupe sectoriel, peuvent varier en fonction des secteurs avec lesquels le HCR coordonnera et mettra en œuvre ses interventions opérationnelles dans les situations concernant les réfugiés.
- Dans les situations où les populations déplacées ne se trouvent pas dans des camps formels (ou lorsque la mise en place de camps formels n’est pas planifiée ou prévue), mais où le nombre de personnes déplacées augmente rapidement et l’occupation collective d’infrastructures publiques inutilisées ou abandonnées devient courante (par exemple, dans des écoles, des églises), il est vivement recommandé de consulter le Groupe mondial pour la CCCM en ce qui concerne le positionnement, si l’activation du groupe sectoriel est envisagée. Il en va de même dans les situations où d’importants groupes de personnes sont hébergés par des familles d’accueil, étant donné que la diminution progressive de la résilience, l’épuisement des ressources disponibles et l’accès limité aux services essentiels sont susceptibles de rapidement entraîner la création d’installations informelles.
- Dans les situations où les personnes déplacées en raison de conflits se trouvent dans des zones urbaines et/ou sont dispersées, certaines modalités d’intervention relevant de la compétence du groupe sectoriel pour la CCCM peuvent s’appliquer et leur mise en œuvre peut être encouragée par des organisations non gouvernementales (ONG) et/ou l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) (déploiement d’équipes mobiles et suivi des déplacements ou des sites, centres de ressources communautaires, renforcement des capacités des communautés et des autorités, etc.). Le HCR doit se positionner comme chef de file de la coordination de ces activités, même si l’activation d’un véritable groupe sectoriel pour la CCCM n’est pas justifiée, en créant si nécessaire un groupe de travail spécifique, autonome ou placé sous la responsabilité d’un autre groupe sectoriel qu’il dirige (par exemple, celui de la protection).
- Quelle que soit la situation, le groupe mondial pour la CCCM doit être consulté en cas de lacunes importantes dans la gestion des informations spécifiques à une zone et les données sur les déplacements, étant donné que le groupe sectoriel dispose des outils et des capacités nécessaires pour fournir des données sur les déplacements et l’évaluation multisectorielle dans ce contexte.
- Par défaut, le HCR doit plaider en faveur de l’activation du groupe sectoriel pour la CCCM auprès de l’équipe de pays pour l’action humanitaire (ou mettre en place un groupe de travail dédié) et déployer un spécialiste qui procédera à une évaluation, prodiguera des conseils et déterminera s’il est nécessaire de maintenir cette structure de coordination trois mois après son instauration.
Conformément aux engagements en matière de leadership pour la coordination des groupes sectoriels du Comité permanent interorganisations, il est recommandé, a minima, de nommer des personnes aux fonctions suivantes au niveau du pays :
L’approche sectorielle du Comité permanent interorganisations ne s’applique pas aux situations concernant les réfugiés, au cours desquelles les interventions sont coordonnées conformément au modèle de coordination pour les réfugiés, notamment dans la Note conjointe du HCR et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de 2014 sur les situations mixtes.
Conseils principaux
Logique sous-jacente ou objectif de l’approche ou du système
Liste récapitulative pour les groupes sectoriels pour la CCCM au niveau du pays, inspirée des fonctions centrales de la coordination sectorielle du Comité permanent interorganisations :
Fonction centrale 1 : Soutenir la prestation des services |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fonction centrale 2 : Guider le coordonnateur de l’action humanitaire/l’équipe-pays pour l’action humanitaire dans la prise de décisions stratégiques |
|
|
|
|
|
|
|
|
Fonction centrale 3 : Planifier et mettre en œuvre des stratégies sectorielles |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fonction centrale 4 : Suivre et évaluer les performances |
|
|
|
|
|
Fonction centrale 5 : Renforcer les capacités nationales de préparation et de planification des interventions d’urgence |
|
|
|
|
|
Fonction centrale 6 : Promouvoir une campagne de sensibilisation ambitieuse |
|
|
|
|
|
|
Promouvoir et renforcer la responsabilité à l’égard des populations touchées |
|
|
|
|
Coordonnateur sectoriel
Le coordonnateur du groupe sectoriel pour la CCCM du HCR rend compte au représentant du HCR ou, dans les groupes sectoriels infranationaux, au chef du bureau, et il est chargé d’assurer la direction générale du groupe sectoriel. Il travaille en étroite collaboration avec les coordonnateurs des autres groupes sectoriels au niveau national, en particulier avec les secteurs de la protection, des abris et WASH. Pour obtenir des conseils et un appui, il est également en contact étroit avec le coordonnateur du groupe sectoriel mondial pour la CCCM et l’équipe d’appui du HCR.
La désignation d’une ONG ou d’une autorité pour coprésider ou co-coordonner permet de favoriser l’inclusion et le renforcement des capacités, mais cette décision doit être examinée et approuvée par les partenaires du groupe sectoriel. Un mémorandum d’accord ou un mandat doit définir les responsabilités et les rôles précis du co-coordonnateur ainsi qu’une hiérarchie des responsabilités claire.
Responsable de la gestion de l’information
Le responsable de la gestion de l’information rend compte au coordonnateur sectoriel et est chargé d’identifier et de répondre aux besoins d’analyse des données et d’informations à plusieurs niveaux. Il appuie les priorités du groupe sectoriel, informe la prise de décision du coordonnateur de l’action humanitaire ou de l’équipe-pays pour l’action humanitaire, renforce les systèmes de collecte et de traitement des données, met en place des mécanismes de diffusion de l’information et coordonne l’échange d’informations entre les principales parties prenantes.
Expert en renforcement des capacités
En principe, un expert en renforcement des capacités doit être déployé aux côtés du coordonnateur sectoriel et du responsable de la gestion de l’information. L’expérience a montré qu’une formation à la CCCM et à d’autres modalités du renforcement des capacités est nécessaire à un stade préliminaire, dans la mesure où la plupart des nouveaux membres du personnel recrutés au début d’une situation d’urgence ne sont pas familiers avec les concepts de la CCCM.
Coordination au niveau infranational et sur le terrain
Les situations d’urgence complexes ou les interventions dispersées sur le plan géographique peuvent nécessiter une coordination supplémentaire au niveau infranational ou sur le terrain. Des coordonnateurs infranationaux et des ressources peuvent être mobilisés en externe et en interne pour appuyer la coordination infranationale, en faisant appel à des partenaires de réserve ou à des membres du groupe sectoriel pour la CCCM (s’ils le souhaitent et en ont la capacité).
Pour en savoir plus sur les principaux rôles et activités du groupe sectoriel pour la CCCM, veuillez vous reporter à la Boîte à outils relative à la coordination de la CCCM (2023).
Voir graphique : Structure de coordination minimum d’un groupe sectoriel pour la CCCM pour une urgence de niveau L3 à l’échelle du système.
Politique, stratégie ou orientation
Le Module de référence pour la coordination sectorielle au niveau national (2015) du Comité permanent interorganisations décrit le fonctionnement des groupes sectoriels, notamment en ce qui concerne leur activation et leur désactivation ainsi que leurs fonctions centrales. Les paragraphes suivants présentent les étapes à suivre au cours des premiers mois lorsqu’un groupe sectoriel national pour la CCCM est activé (ou sur le point d’être activé).
Activation officielle d’un groupe sectoriel pour la CCCM
Dans le cadre de l’Agenda transformatif du Comité permanent interorganisations, les hauts représentants du Comité ont convenu que l’activation de groupes sectoriels devait être plus stratégique, moins systématique, et limitée dans le temps. En consultation avec les équipes-pays pour l’action humanitaire et les organismes chefs de file sectoriels, le coordonnateur de l’action humanitaire/coordonnateur résident doit recommander l’activation de groupes sectoriels uniquement lorsqu’une lacune a été décelée dans l’environnement favorable, justifiant ainsi l’activation. L’activation officielle de groupes sectoriels peut se heurter à des difficultés lorsque les capacités du gouvernement sont restreintes. Il peut alors être nécessaire de mettre au point différentes techniques de renforcement des capacités de coordination et d’intervention, en s’appuyant sur les principes de l’approche modulaire. En outre, il convient d’élaborer, le plus tôt possible après l’activation, des stratégies de désactivation et de transition applicables aux groupes sectoriels, afin de s’assurer que ces derniers continuent à opérer uniquement s’ils sont pleinement nécessaires. Dès le départ, le renforcement des capacités des partenaires locaux et des institutions gouvernementales doit constituer un objectif des groupes sectoriels.
Les critères d’activation des groupes sectoriels sont remplis lorsque :
1. Les mécanismes d’intervention et de coordination présentent des lacunes en raison d’une forte détérioration ou d’un changement important de la situation humanitaire.
2. Les capacités d’intervention et de coordination existantes au niveau national démontrent une incapacité à répondre aux besoins dans le respect des principes humanitaires, et ce en raison de l’ampleur des besoins, du nombre d’acteurs concernés, de la nécessité de mettre en œuvre une approche multisectorielle plus complexe, ainsi que d’autres contraintes compromettant la capacité à répondre aux besoins et à respecter les principes humanitaires.
Procédure d’activation d’un ou de plusieurs groupes sectoriels :
1. Le coordonnateur résident/le coordonnateur de l’action humanitaire et les organismes chefs de file sectoriels, avec l’appui de l’OCHA, s’entretiennent avec les autorités nationales afin de déterminer les dispositifs de coordination humanitaire existants et leurs capacités.
2. Les organismes chefs de file sectoriels au niveau mondial sont informés par leurs représentants nationaux et l’OCHA de la tenue d’une réunion proposée par l’équipe de pays des Nations Unies/équipe-pays pour l’action humanitaire en vue de discuter de la procédure d’activation, afin qu’ils puissent y être représentés.
3. En accord avec l’équipe de pays des Nations Unies/équipe-pays pour l’action humanitaire, le coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire décide quels groupes sectoriels doivent être activés, en se fondant sur l’analyse de la situation et la planification de la préparation aux interventions d’urgence. Les décisions doivent se fonder sur les deux critères d’activation des groupes sectoriels.
4. Le coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire, en consultation avec l’équipe de pays des Nations Unies/équipe-pays pour l’action humanitaire, désigne les organismes chefs de file sectoriels en fonction de leur responsabilité en matière de leadership au sein du Comité permanent interorganisations, de leur niveau de présence opérationnelle et de leur capacité à intensifier les interventions. Idéalement et dans la mesure du possible, la sélection des organismes chefs de file sectoriels doit refléter les dispositions mondiales. Dans certains cas, d’autres organisations peuvent être mieux placées pour assumer ce rôle. Dans le cadre de l’Agenda transformatif du Comité permanent interorganisations, les organismes chefs de file sectoriels ont été encouragés, dans la mesure du possible, à envisager de mettre en place un partage clair, concerté et soutenu des fonctions de leadership des groupes sectoriels avec les ONG.
5. D’un commun accord avec l’équipe-pays pour l’action humanitaire, le coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire envoie une lettre au coordonnateur des secours d’urgence définissant les modalités sectorielles recommandées, les organismes chefs de file sectoriels envisagés et la raison pour laquelle certains groupes sectoriels doivent être activés. Si des modèles de coordination non sectoriels ont été approuvés, ces derniers doivent également figurer dans la lettre.
6. Le coordonnateur des secours d’urgence transmet la proposition aux hauts représentants du Comité permanent interorganisations pour approbation dans les 24 heures et informe le coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire en conséquence. Les hauts représentants du Comité permanent interorganisations peuvent demander au groupe des directeurs pour les situations d’urgence d’approfondir le sujet, si cela s’avère nécessaire.
7. Le coordonnateur des secours d’urgence confirme par écrit au coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire l’approbation de l’activation des groupes sectoriels recommandés et/ou transmet les commentaires émis par les hauts représentants du Comité permanent interorganisations.
8. Une fois les propositions concernant les groupes sectoriels et les organismes chefs de file approuvées, le coordonnateur résident/coordonnateur de l’action humanitaire en informe les partenaires concernés.
Pour connaître les dernières pratiques mises en œuvre, consulter le groupe sectoriel mondial pour la CCCM.
Rôle des partenaires concernés
Partenaires |
Rôles |
Personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays |
Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) sont des partenaires importants dans le cadre de la CCCM au niveau opérationnel. Le groupe sectoriel pour la CCCM devrait examiner comment les faire participer au niveau sectoriel, par l’intermédiaire de représentants ou d’organismes de gestion des camps. Elles constituent une source d’information clé pour connaître les besoins et les capacités de la communauté déplacée et identifier des solutions. Au niveau communautaire, elles participent directement aux mécanismes de gouvernance et de réclamation et jouent un rôle déterminant dans l’identification des besoins particuliers et individuels et dans le ciblage de l’assistance. |
Communautés d’accueil |
Les communautés d’accueil jouent un rôle fondamental. Elles garantissent aux populations un accès au bois de chauffage, aux pâtures et aux autres services communautaires ; elles facilitent la réponse humanitaire ; elles permettent aux PDI d’accéder à la protection et aux droits ; elles favorisent des relations harmonieuses en participant à des programmes de paix et de cohabitation ; elles protègent l’environnement et elles contribuent aux efforts de prévention et de réponse à la violence sexuelle et basée sur le genre, etc. |
Autorités nationales |
Les institutions gouvernementales sont responsables des politiques, de la réglementation, de l’attribution des terres, des données et de la documentation, de l’administration des camps, de la sécurité et de l’accès aux camps, et fournissent une protection et une assistance aux PDI. Le gouvernement encourage également les relations pacifiques et la cohabitation avec les communautés d’accueil. Dans la mesure du possible, les autorités nationales doivent être encouragées et bénéficier d’un appui pour assurer la gestion et l’administration des camps. Cela permet de garantir l’appropriation par les communautés et la continuité des activités après le départ du HCR. Les ministères de l’intérieur et des terres sont généralement les interlocuteurs des groupes sectoriels pour la CCCM. |
Coordonnateur de l’action humanitaire, équipe-pays pour l’action humanitaire avec l’appui de l’OCHA |
Le coordonnateur de l’action humanitaire et l’équipe-pays pour l’action humanitaire déterminent les modalités et les fonctions de la coordination intersectorielle, avec l’appui de l’OCHA. |
Autres organismes des Nations Unies |
Les organismes des Nations Unies partagent des informations sur les besoins de protection et d’assistance, participent aux évaluations conjointes des besoins et répondent aux besoins et aux lacunes dans leurs domaines respectifs. Les responsables des groupes sectoriels/secteurs, notamment des abris, de la protection et WASH, devraient être invités à participer au groupe sectoriel pour la CCCM. |
ONG nationales |
La contribution des ONG nationales aux interventions de CCCM est essentielle. La participation des ONG au groupe sectoriel doit être encouragée et faire l’objet d’un appui. Leurs fonctions concernent généralement la gestion des camps et la prestation de services aux PDI. Après la désactivation progressive des groupes sectoriels, les ONG nationales assurent la continuité et la pérennité des interventions : elles doivent disposer des capacités nécessaires pour remplir ces rôles. |
ONG internationales |
De même que les ONG nationales, les ONG internationales qui ont une expérience dans ce domaine doivent également être représentées au sein du groupe sectoriel pour la CCCM. Les ONG internationales qui participent généralement aux interventions de CCCM sont (veuillez noter que les programmes et les activités sont susceptibles de changer) :
|
Donateurs |
Les donateurs concernés qui s’intéressent au travail d’un groupe sectoriel pour la CCCM doivent intervenir dès que possible et être invités aux discussions stratégiques. |
Médias |
Les médias sont des partenaires importants, mais ne doivent pas participer aux réunions des groupes sectoriels. Afin de garantir la diffusion d’informations exactes et la visibilité des groupes sectoriels, il convient de mettre en place des mécanismes spécifiques de collaboration avec les médias. |
Le rôle et les responsabilités du HCR
Dans le cadre de l’approche sectorielle, le HCR endosse des rôles et des responsabilités spécifiques en matière de CCCM au niveau national, qui sont associés à ses responsabilités de chef de file sectoriel et d’organisme opérationnel.
HCR en tant que chef de file sectoriel pour la CCCM
Au niveau national, le représentant du HCR dirige l’organisme chef de file du groupe sectoriel pour la CCCM et rend compte au coordonnateur de l’action humanitaire. Le représentant a la responsabilité de :
Le coordonnateur du groupe sectoriel pour la CCCM est responsable de veiller à ce que le groupe sectoriel pour la CCCM exerce les six fonctions centrales en matière de coordination sectorielle formulées par le Comité permanent interorganisations et détaillées plus haut.
Mise en œuvre des engagements du HCR
Le texte ci-dessous est extrait et adapté de la Politique sur l’engagement du HCR dans les situations de déplacement interne (2019).
L’engagement du HCR dans les situations de déplacement interne s’accompagne de responsabilités en matière de leadership, de sensibilisation et de coordination au niveau mondial et national, y compris celles énoncées dans les accords conclus par le Comité permanent interorganisations sous la direction du coordonnateur des secours d’urgence, et concerne également sa participation opérationnelle conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. Ces responsabilités sont généralement alignées sur celles en matière de leadership et de coordination du HCR en ce qui concerne la protection, la coordination et la gestion des camps et les abris, notamment dans les situations de déplacements dus à des conflits et des violences, conformément aux dispositions du Comité permanent interorganisations.
À tout moment, le HCR s’efforce de placer la protection au centre de l’action humanitaire en assurant la direction stratégique des trois groupes sectoriels qu’il dirige et en produisant, en coopération avec ses partenaires, une analyse fondée sur des données probantes, qui éclaire la prise de décisions interagences et l’exécution opérationnelle. Le HCR contribue également aux réponses interagences aux déplacements internes induits par des catastrophes naturelles, notamment en occupant le rôle de chef de file en matière de protection, dès lors que les trois critères relatifs à la présence sur le terrain, à la demande gouvernementale et à l’accord interagences sont remplis. L’engagement du HCR dans de telles situations est généralement limité dans le temps et déterminé en consultation avec l’équipe de hauts responsables.
Le HCR peut également mettre à disposition son expertise en matière de protection dans le cadre des mesures nationales, régionales et internationales de préparation et de réponse aux déplacements forcés ou aux réinstallations planifiées découlant des projets de développement, des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement. La mise en œuvre de la politique exige un engagement et des efforts concertés à l’échelle de l’organisation afin d’assurer l’exercice planifié des responsabilités de leadership et de coordination conformément aux accords du Comité permanent interorganisations, ainsi qu’une position opérationnelle adaptée à chaque étape de son engagement.
Notamment :
Assurer la protection et fournir des solutions
Concernant la protection, les solutions et le désengagement, la politique prévoit les dispositions suivantes :
Le HCR appuie les coordonnateurs résidents/coordonnateurs de l’action humanitaire ainsi que les équipes de pays des Nations Unies/pour l’action humanitaire en vue de les aider à élaborer une stratégie globale en matière de protection et de solutions s’appuyant sur une analyse de la protection fondée sur des données probantes. Les Nations Unies et ses partenaires humanitaires peuvent s’appuyer sur l’expertise et les conseils du HCR concernant les priorités en matière de protection, et les représentants collaborent activement avec les équipes de pays des Nations Unies/pour l’action humanitaire en vue de veiller à ce que la protection soit placée au centre de l’intervention humanitaire.
Lorsque des mécanismes sectoriels ou d’autres mécanismes sont mis en place, le HCR en assume la direction et la coordination conformément à ses responsabilités sur le plan international. Celles-ci seront soutenues par des capacités de coordination sectorielle spécifiques, renforcées par une réponse opérationnelle solide ; ces deux aspects reposeront sur des capacités de gestion de l’information.
En tant que chef de file sectoriel, le HCR appuie et dirige l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies sectorielles globales et, en tant que prestataire de dernier recours, il mobilise des ressources internes et externes et encourage la participation des parties prenantes pour répondre aux lacunes en matière d’intervention.
Le HCR promeut l’intégration de la protection en travaillant avec tous les groupes sectoriels pour élaborer et mettre en œuvre une intervention interagences qui tient compte de la protection. Il s’efforce de trouver des mesures appropriées pour renforcer les capacités des acteurs locaux et nationaux, y compris ceux chargés du développement, afin qu’ils prennent part aux interventions concernant les déplacements internes et, à terme, qu’ils les dirigent.
Dans le cadre de ses capacités opérationnelles, le HCR adopte une approche de protection fondée sur la communauté et accorde la priorité aux interventions visant à prévenir, à répondre et à atténuer les risques et les besoins de protection les plus urgents et immédiats, notamment la protection contre l’exploitation et les abus sexuels, la protection contre la violence sexuelle et basée sur le genre et la protection de l’enfance. Dans ses activités auprès des PDI, le HCR applique et intègre de manière systématique son expertise de longue date en matière d’abri et de gestion des camps et des sites, notamment son expérience acquise dans les contextes de réfugiés lors de la transition des camps vers des établissements humains inclusifs.
Le HCR donne également la priorité aux mesures qui contribuent à créer les conditions propices à des solutions sûres, décentes et globales, y compris (le cas échéant) pour les réfugiés revenant d’un pays d’asile. Les principaux domaines d’intervention incluent la mobilisation communautaire, la loi et les politiques, la documentation, les abris, l’occupation sécurisée des terres, les moyens de subsistance, la cohabitation pacifique et la résolution des conflits.
Le HCR encourage et contribue aux efforts déployés par les gouvernements pour répondre aux besoins des PDI, y compris les personnes qui s’intègrent localement, qui retournent dans leur lieu d’origine ou qui s’installent dans une autre partie du pays, ainsi que l’ensemble de la communauté touchée par le déplacement.
Conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à son engagement de « ne laisser personne de côté », le HCR travaille avec ses partenaires afin de garantir l’inclusion des PDI dans les services nationaux, tels que l’éducation, la santé, l’accès aux moyens de subsistance et aux services sociaux, y compris les filets de sécurité sociale ; de promouvoir leur participation au développement social et économique local et national, notamment au moyen d’un cadre juridique favorable, et d’élaborer des approches de résilience et de solutions appropriées qui aident les PDI, l’ensemble des communautés touchées par le déplacement et leurs gouvernements à gérer et à répondre plus efficacement aux conséquences et aux effets du déplacement. Dans le cadre de ses efforts visant à trouver des solutions, le HCR contribue aux stratégies de transition qui lient l’action humanitaire et l’action en faveur du développement, ainsi qu’aux activités qui consolident et préservent durablement la paix.
Les résultats du suivi et des évaluations de la protection, ainsi que d’autres systèmes de suivi sont systématiquement utilisés afin d’établir une base de données probantes permettant d’éclairer l’analyse, les activités de sensibilisation, la conception des programmes, la mobilisation des ressources et la communication. Les évaluations et le suivi de la protection servent également à renforcer le travail de protection communautaire et permettent de veiller à ce que la réponse humanitaire tienne pleinement compte de l’âge, du genre, du handicap et d’autres éléments liés à la diversité.
L’analyse de la protection et des conflits est également utilisée pour garantir une approche de solutions fondée sur le principe « ne pas nuire ». À cet égard, le HCR mène et participe à des évaluations, des profilages et des analyses avec d’autres parties prenantes, en faisant appel aux organismes nationaux compétents et à d’autres acteurs afin d’acquérir une compréhension globale des besoins de protection et d’assistance à long terme, des vulnérabilités, des conditions socioéconomiques, des capacités et aspirations des PDI, des réfugiés de retour et de l’ensemble des communautés touchées par le déplacement.
Se désengager de manière responsable
Le HCR se désengage de manière responsable lorsque les acteurs locaux et nationaux sont en mesure de prendre en charge l’exécution, la coordination et le suivi opérationnels de la protection et des solutions en faveur des PDI. Pour ce faire, le HCR doit, dès le début de son engagement, mener des interventions et prendre des mesures visant à renforcer les capacités nationales de réponse, notamment au moyen de conseils techniques et d’un appui aux lois et politiques nationales relatives au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays, de formations et d’activités de renforcement des capacités.
Le HCR travaille avec l’équipe de pays des Nations Unies/l’équipe-pays pour l’action humanitaire pour accompagner la désactivation progressive des groupes sectoriels à l’appui des mécanismes de coordination dirigés par les gouvernements, notamment la transition des sites où vivent les PDI vers des dispositifs nationaux ou d’autres modalités convenues.
Liens
Contacts principaux
Contactez le groupe sectoriel mondial pour la CCCM : [email protected].
Dans cette section:
Aidez-nous à améliorer l’expérience utilisateur de notre nouveau site en nous faisant part de votre opinion…
Aidez-nous à améliorer l’expérience utilisateur de notre nouveau site en nous faisant part de votre opinion…