Aperçu
Les situations d'urgence mettent un stress psychologique et social important sur les personnes, les familles et les communautés. Ces personnes non seulement sont victimes d'atrocités commises avant ou durant le vol, mais aussi une fois rendues dans des lieux sûrs où leurs conditions de vie leur imposent également un stress émotionnel et d'autres difficultés. Les réfugiés et autres personnes relevant de la compétence du HCR réagissent aux pertes, à la douleur, aux bouleversements et à la violence de façons considérablement différentes des autres, ce qui affecte leur santé mentale et leur bien-être psychologique et les rend vulnérables aux problèmes de santé mentale. Les hommes et les femmes ainsi que les garçons et les filles de tous âges peuvent vivre leur stress différemment et exprimer leur détresse de différentes manières. Souvent, le temps atténue leurs réactions aux situations traumatisantes. La majorité de ces personnes compose avec les expériences difficiles qu'elles doivent vivre et s'avèrent plus résilientes si elles sont appuyées par une famille et un environnement communautaire accueillants. Cependant, certaines personnes sont plus sensibles aux situations traumatisantes, notamment celles qui ont perdu des membres de leur famille ou qui ont été séparées d'eux, ou encore, les personnes victimes de violence.
Quand surviennent les déplacements massifs, les structures communautaires traditionnelles normales qui régulent le bien-être de la communauté, telles que les systèmes de famille étendus et les réseaux communautaires informels, peuvent s'effondrer. Cela peut causer ou aggraver des problèmes sociaux ou psychologiques, et, en réponse, de nouveaux mécanismes peuvent se produire et de nouvelles formes de leadership peuvent naître qui peuvent être ou ne pas être représentatives de l'âge, du sexe ou de la diversité d'une communauté. La façon dont les services humanitaires et les services pour les réfugiés sont fournis peut soit augmenter ou diminuer le niveau de stress ressenti par les populations touchées. Certaines personnes relevant de la compétence du HCR peuvent développer des mécanismes d'adaptation néfastes les rendant plus à risque. Bien que la majorité des personnes ne développe pas de troubles mentaux, certains en développeront. De plus, les symptômes de celles qui souffraient déjà de troubles mentaux peuvent s'aggraver. Si les personnes relevant de la compétence du HCR n'ont plus accès aux systèmes de soins en santé mentale habituels, si ces systèmes se sont détériorés, par exemple, ces personnes peuvent être laissées sans traitements ou appuis adéquats.
MHPSS L'expression composite « santé mentale et soutien psychologique » (MHPSS) sert à décrire tout type de soutien endogène et exogène visant à protéger ou promouvoir le bien-être psychologique ou à prévenir ou traiter un trouble mental. Ce terme est largement utilisé par les agences humanitaires et sert de concept fédérateur pouvant être utilisé par des professionnels de différents secteurs. Les interventions MHPSS peuvent être mises en œuvre dans des programmes de santé et de nutrition, la protection (protection basée sur la communauté, protection des enfants et SGBV) ou l'éducation. Le terme « problèmes MHPSS » peut couvrir un vaste éventail de problèmes, dont les problèmes sociaux et émotionnels, les troubles mentaux courants (tels que la dépression et le syndrome de stress post-traumatique), les troubles mentaux graves (telle la psychose), la consommation d'alcool et de drogue et la déficience intellectuelle ou le retard de développement. |
Conseils principaux
Objectifs de protection
- Veiller à ce que les réponses d'urgence soient sécuritaires, dignes, participatives, gérées par les communautés et acceptables sur le plan social et culturel ;
- maintenir la protection et le bien-être des personnes relevant de la compétence du HCR en renforçant le soutien communautaire et familial ;
- s'assurer que les personnes angoissées par des problèmes mentaux ou psychologiques ont accès aux soins appropriés ;
- s'assurer que les personnes souffrant de troubles mentaux modérés ou sévères ont accès aux services de santé mentale essentiels et à l'aide sociale.
Principes et normes sous-jacents
HCR. Santé mentale et soutien psychosocial. Directives opérationnelles pour la programmation des opérations auprès des réfugiés.
Une description détaillée d'une intervention multisectorielle MHPSS (Soutien en santé mentale et psychosocial). Contient des directives précises sur les interventions MHPSS dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la protection communautaire.
IASC.Santé mentale et soutien psychosocial dans les situations d'urgence.
Contient des directives détaillées permettant d'aider les acteurs humanitaires à planifier, établir et coordonner des interventions multisectorielles minimales afin de protéger et d'améliorer la santé mentale et le bien-être psychosocial des personnes concernées dans des situations d'urgence.
Le manuel Sphère : Principe de protection 3 : « Aider les individus à se remettre des effets physiques et psychologiques d'actes ou de menaces de violence, de coercition ou de privations délibérées »
L'un des quatre principes de protection sous-jacents du manuel Sphère. Il souligne l'importance de références appropriées, en encourageant l'action communautaire et en établissant des mécanismes de rapport en cas de violations des droits (Pages 41-43).
Le manuel Sphère, Soins de santé essentiels, norme 2.5 : santé mentale, 2018.
Confirme que les personnes affectées doivent avoir accès à des services de santé servant à prévenir ou réduire les problèmes en santé mentale et de dysfonctionnement associés (Pages 339-343).
HCR. Stratégie globale pour la santé publique pour 2014-2018, « Objectif 4 : Faciliter l'accès à la prévention et à la prise en charge intégrées des maladies non transmissibles, notamment aux services de santé mentale ».
Définit des programmes de santé mentale et en soutien psychosocial, se concentrant sur les normes de santé primaires et établit des mécanismes multisectorielles et d'orientation.
Groupe de travail sur la protection de l'enfance (GTPE). Les Standards minimums pour la protection de l'enfance dans l'intervention humanitaire, « Standard 10 : Détresse psychosociale et troubles mentaux ».
Définit des stratégies et des interventions qui renforceront les mécanismes d'adaptation des jeunes garçons et ainsi que leur résilience, de plus, l'objectif promeut l'accès à un soutien adéquat pour les enfants souffrant de troubles grave.
Réseau interagences pour l'éducation en situations d'urgence (INEE). Normes minimales pour l'éducation : préparation, interventions, relèvement. « Norme 2 relative à l'accès et à l'environnement d'apprentissage : Protection et bien-être ».
Définit les interventions qui garantissent la sécurité des environnements d'apprentissage et promeut la protection et le bien-être psychosocial des écoliers, enseignants et autres membres du personnel éducatif.
HCR. Politique sur l'âge, le genre et la diversité (AGD), 2018.
S'appuie sur les leçons apprises de la politique AGD du HCR de 2011 et rassemble les engagements existants de redevabilité en faveur des personnes concernées. Elle actualise et élargit les engagements du Haut-Commissaire envers les femmes et filles réfugiées (2001) afin d'inclure les personnes déplacées, les apatrides et les personnes relevant de la responsabilité du HCR. La politique rassemble les éléments essentiels au changement, relatifs à tous les aspects en matière d'âge, de genre et de diversité dans six domaines d'engagement et dix actions centrales, avec une redevabilité claire et plus forte envers les personnes relevant de la responsabilité du HCR, des responsabilités attribuées à la direction supérieure et aux entités de l'organisation et une surveillance homogène menant à des rapports réguliers, basés sur des preuves.
Risques en matière de protection
Dans un contexte humanitaire, la santé mentale et le bien-être psychologique sont étroitement associés à la protection.
- les pertes et le niveau élevé de stress ressentis par les personnes concernées pendant les situations d'urgence humanitaires causent de la douleur, de la peur, de l'anxiété, de la culpabilité, de la honte et du désespoir, ce qui surtaxe leur capacité d'adaptation. Le stress peut provoquer des problèmes de santé et accroître la violence communautaire et interpersonnelle, y compris la violence dans les relations intimes.
- les situations d'urgence humanitaires augmentent le risque de développer des troubles mentaux, y compris la dépression, le trouble de stress post-traumatique ainsi que l'abus d'alcool et de d'autres drogues, ce qui affaiblit leur capacité de se défendre et de protéger ceux qui dépendent d'elles ;
- un niveau élevé de stress sur de longues périodes de temps est néfaste pour le développement de l'enfant, surtout les jeunes enfants, et augmente le risque qu'ils développeront des troubles mentaux ou physiques, ou qu'ils éprouvent de la difficulté à l'école plus tard dans leur vie. Les adolescents souffrant de troubles mentaux sont plus vulnérables s'ils connaissent des situations de violence, d'abus ou d'exploitation ;
- pendant les situations d'urgence, les personnes souffrant de troubles mentaux graves (tels que la psychose, le trouble bipolaire, les formes graves de la dépression ou le trouble de stress post-traumatique) ou de déficiences intellectuelles courent un risque accru si elles subissent la négligence, l'abandon, l'itinérance, de l'abus sexuel ou domestique, de la stigmatisation sociale ou si elles sont exclues de l'aide humanitaire, de l'éducation, des opportunités de subsistance, des soins de santé, d'une nationalité ou tout autre service ;
- les pourvoyeurs de personnes atteintes de troubles mentaux graves peuvent subir un stress aigu, un isolement ou des contraintes en termes de ressources financières ou autres ;
- dans les milieux urbains et zones de déplacement, les personnes en prise avec des problèmes de MHPSS sont plus à risque, car les communautés dans lesquelles elles vivent sont souvent moins soudées et il est probable que les mécanismes de protection communautaire soient moins forts.
Autres risques
- Le HCR fait face à des risques pour sa réputation. S'il échoue à protéger les personnes en prise avec des problèmes de MHPSS, cela nuira à sa crédibilité et à son autorité morale et peut générer une couverture médiatique négative. De plus en plus, les médias s'intéressent aux traumatismes psychologiques et aux problèmes de santé mentale dans les installations humanitaires.
Points de décision clés
Il importe de faire comprendre le MHPSS au HCR et aux partenaires dans tous les secteurs afin de réduire le fardeau de la maladie mentale, de renforcer la capacité des réfugiés de fonctionner, de s'adapter et d'être résilients. À cette fin, il est essentiel de prioriser l'adoption d'une approche MHPSS et d'intégrer les interventions MHPSS dans les opérations sur le terrain.
- Adoption d'une approche MHPSS. Cela signifie fournir de l'aide humanitaire qui appuie la santé mentale et le bien-être psychologique des personnes relevant de la compétence du HCR. Tous les acteurs humanitaires et toutes formes d'action humanitaire sont concernés par L'approche MHPSS ;
- Intégration des interventions MHPSS. Cela signifie mettre l'accent sur les activités qui ont comme premier objectif d'améliorer la santé mentale et le bien-être psychologique des personnes relevant de la compétence du HCR. De telles activités sont souvent mises en œuvre dans le cadre de projets sur la santé, la protection communautaire, la SGBV, la protection de l'enfance et l'éducation.
Les activités MHPSS intégrées dans des systèmes plus vastes (tels les Services généraux de santé, l'éducation ou les services sociaux) ou insérés dans les mécanismes d'aide communautaire tendent à bénéficier un plus grand nombre de personnes, sont souvent plus durables et généralement moins stigmatisantes.
Etapes clés
Inclure les éléments MHPSS dans les évaluations
- les évaluations initiales rapides sur la santé et la protection doivent comprendre des éléments MHPSS afin de renforcer la compréhension des problèmes qui se posent aux réfugiés, leur capacité à faire face à ces problèmes, les ressources disponibles ainsi que le type de réponse requise ;
- veiller à ce que les évaluations soient participatives ; faire participer les personnes relevant de la compétence du HCR à toutes les étapes, avec un accent particulier sur l'inclusion des personnes les plus isolées ou marginalisées ;
- évaluer les besoins et les ressources du MHPSS. Se concentrer sur les problèmes, sur les mécanismes d'adaptation ainsi que les sources de soutien formelles et informelles ;
- utiliser une définition générale pour faire référence au MHPSS. Les évaluations qui se fondent exclusivement sur un trouble mental, tel que le trouble de stress post-traumatique (SSPT) ne fournissent pas les détails nécessaires pour élaborer un programme complet sur le MHPSS ;
- en général, ne pas essayer de déterminer le taux de prévalence des troubles mentaux, car une évaluation de la sorte est compliquée sur le plan méthodologique, nécessite des ressources spécifiques et surtout, ce n'est pas nécessaire au lancement de la mise en œuvre des services ;
- comme règle d'or, utiliser les projections WHO sur les troubles mentaux dans les populations adultes touchées par les urgences dans l'Encadré 1).
Encadré 1. Projections WHO des troubles mentaux dans les populations adultes touchées par les urgences (WHO et HCR, 2012) | ||
12 mois de prévalence avant une urgence | 12 mois de prévalence après une urgence | |
Trouble mental grave (Psychose, dépression sévère, formes de trouble d'anxiété sérieusement invalidantes). |
2 % à 3 % |
3 % à 4 % |
Trouble mental léger à modéré, troubles d'anxiété, trouble de stress post-traumatique). | 10 % |
15 % à 20 % |
Détresse normale/autres réactions psychologiques (aucun trouble). |
Aucune estimation |
Gros pourcentage |
Élaborer le MHPSS en tant que système à multiples composantes
- Voir le programme MHPSS comme une approche axée sur les systèmes qui comporte de nombreuses couches de soutiens complémentaires munis de systèmes de référence entre ces couches. Il est important d'élaborer des couches de services MHPSS, allant d'interventions bénéficiant à toutes les personnes relevant de la compétence du HCR aux interventions ciblées sur des groupes spécifiques. Voir le modèle illustré ci-dessous (la pyramide des interventions) ;
- 1re couche : appliquer une approche AGD à la sécurité et aux services de base. S'assurer que la sécurité est en place et que les services et les besoins essentiels (tels que la nourriture, les abris, l'eau, les installations sanitaires, les soins de santé de base et le contrôle sur les maladies transmissibles) sont remplis de sorte que la dignité des personnes soit protégée, y compris celle des personnes particulièrement marginalisées ou isolées et qui pourraient être confrontées à des difficultés pour accéder aux services. Afin d'éviter la discrimination, la stigmatisation et davantage de détresse, envisager les implications de toute intervention ciblée, en consultation avec les populations concernées. Appliquer les mêmes principes au plaidoyer. Afin d'éviter la détresse, toujours informer les personnes concernées de la façon, du lieu et du moment où elles pourront accéder à des services humanitaires. Les objectifs de généralisation de la protection sont très similaires à ceux de la 1re couche dans la pyramide des interventions ;
- 2e couche : renforcer le soutien communautaire et familial. Promouvoir les activités qui favorisent la cohésion sociale. Appuyer la restauration ou l'élaboration des structures communautaires qui représentent la population sur le plan de l'âge, du genre, du handicap et d'autres aspects de la diversité. Promouvoir les mécanismes communautaires qui protègent et appuient les personnes en utilisant des approches participatives. S'assurer que les activités et les espaces de jeux et de loisirs sont disponibles, surtout pour les enfants et les jeunes ;
- 3e couche : fournir de l'aide psychosociale ciblée. Promouvoir des interventions individuelles, en famille ou en groupe afin de fournir du soutien émotionnel et pratique à ceux qui éprouvent de la difficulté à se trouver seuls ou dans leur propre réseau d'entraide. Les travailleurs non spécialisés dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la protection communautaire ou de la protection des enfants fournissent généralement un tel soutien, à la suite d'une formation, et avec une supervision continue ;
- 4e couche : services cliniques. Rendre les services de santé mentale clinique disponibles à ceux atteints de symptômes aigus ou qui subissent une souffrance intolérable les rendant incapables de remplir leurs fonctions et tâches quotidiennes de base. Ces problèmes sont généralement dus à la situation d'urgence ou ils existaient avant celle-ci et comprennent (sans toutefois s'y limiter) : la psychose, l'abus de drogues, la dépression sévère ou les symptômes d'anxiété. Certaines personnes peuvent être à risque de se faire du tort à elles-mêmes ou à autrui. Ces interventions sont généralement menées par des professionnels de la santé mentale mais peuvent aussi être menées par des spécialistes du travail social.
Promouvoir l'adoption d'une approche MHPSS au sein du HCR et avec les partenaires
- il est possible d'améliorer le bien-être psychosocial des personnes relevant de la compétence du HCR en utilisant une approche participative et en fournissant des services de façon respectueuse. Cependant, le personnel participant à une réponse de réfugiés peut ne pas être conscient de ces effets. Il importe de veiller à ce que toutes les parties prenantes dans les programmes soutenus par le HCR soient conscientes que le MHPSS est une question transversale ;
- Les colloques et les séances de formation peuvent aider à améliorer la sensibilisation et les connaissances du personnel sur le MHPSS, y compris celles du personnel dans les centres d'accueil et les bureaux d'inscription. Les thèmes pertinents sont, entre autres : la communication efficace, la gestion des émotions fortes et l'identification des problèmes découlant du MHPSS dans les personnes relevant de la compétence du HCR.
- Développer la capacité intersectorielle d'intégrer le MHPSS. Par exemple :
- fournir des séminaires d'orientation sur les premiers secours psychologiques (PSP) basés sur le guide de l'animateur et qui durent une journée ou une demi-journée ;
- intégrer le MHPSS dans les programmes de formation réguliers destinés au personnel travaillant sur la violence sexuelle et sexiste (SGBV), la protection des enfants et la protection à base communautaire ;
- informer les hauts responsables de l'importance d'utiliser des approches MHPSS dans tous les secteurs. Envisager d'organiser une courte séance d'information pour les hauts responsables.
- veiller à ce que les personnes ou les groupes avec des besoins MHPSS spécifiques puissent accéder aux services de base (y compris la distribution de vivres et de non-vivres). Quand c'est nécessaire et approprié, mettre en place des systèmes de mise en file d'attente séparés ou un système de jumelage ; surveiller la distribution des biens aux groupes ou aux personnes avec des besoins particuliers afin d'assurer que la distribution est sécuritaire, digne et équitable.
Intégrer les interventions MHPSS dans les programmes de protection communautaires
La plupart des communautés ont déjà recours à des mesures de protection pour appuyer les membres vulnérables. Vous trouverez peut-être qu'il est possible de soutenir ou de remettre en marche des stratégies utilisées par les populations de réfugiés et de personnes déplacées avant qu'elles ne soient déplacées. Parallèlement, certaines stratégies d'adaptation (par exemple, des mesures qui limitent la liberté des femmes ou qui excluent les minorités religieuses ou ethniques) peuvent nuire aux groupes vulnérables ou les désavantager. |
- Discuter des questions sur le MHPSS avec la communauté en utilisant la terminologie et les concepts culturels et contextuels pertinents et des formats et canaux de communication accessibles. Minimiser la stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux ainsi que la discrimination envers elles ;
- veiller à ce que les hommes, les femmes, les filles et les garçons de tous âges, de toute ethnicité, religion ou de tous antécédents aient accès au soutien MHPSS et que ce soutien soit adapté à leurs différents besoins, y compris qu'il soit accessible aux personnes porteuses de handicap ;
- intégrer le MHPSS dans les interventions existantes, comme des activités sportives et des cours d'informatique et d'alphabétisation pouvant soutenir le développement des mécanismes de défense en abordant et soulageant le stress et les traumatismes et en aidant à éviter la stigmatisation pouvant être provoquée par des interventions indépendantes. S'assurer qu'elles soient adaptées à l'âge et au genre et accessibles pour tous les groupes. Impliquer les personnes concernées (y compris les jeunes) lors de leur conception et fourniture ;
- faciliter les activités communautaires en utilisant les groupes d'autoassistance communautaires ; intégrer des projets de soutien psychosocial dans les centres communautaires urbains polyvalents ;
- recruter et former le personnel et les bénévoles des groupes communautaires (les organisations de femmes et de jeunesse, les organisations de personnes handicapées, ainsi que les associations culturelles et religieuses) afin qu'ils appuient les personnes atteintes de problèmes mentaux et psychosociaux ;
- promouvoir et appuyer les activités visant à réduire les tensions entre les personnes relevant de la compétence du HCR ainsi qu'entre ces dernières et les communautés avoisinantes ;
- prendre les mesures pour intégrer les personnes atteintes de troubles mentaux sévères (dans des programmes sur le handicap, on utilise le terme de handicap psychosocial pour ce groupe), d'incapacité intellectuelle et de développement et d'épilepsie dans les programmes pour les centres communautaires de réadaptation ; fournir l'appui dont elles ont besoin pour pouvoir participer aux principaux programmes.
Pour en savoir plus, voir les chapitres sur la protection communautaire et les personnes porteuses de handicap.
Élaborer et mettre en œuvre les interventions MHPSS dans les programmes de protection de l'enfance
- Fournir aux parents et aux pourvoyeurs l'information sur les enfants et leurs propres émotions et comportements en situation d'urgence et leur expliquer comment ils peuvent aider leurs enfants et eux-mêmes à guérir et à accéder aux services ;
- appuyer les programmes communautaires de soins et de développement de la petite enfance afin de s'assurer que les très jeunes enfants reçoivent une protection, des soins, de la stimulation et du soutien appropriés. Quand c'est pertinent, établir des liens entre ces activités et les programmes de nutrition et d'allaitement maternel ;
- élaborer des activités récréatives structurées menées par les bénévoles communautaires et les coordonner avec les activités éducatrices ;
- s'assurer que les enfants à risque et les enfants qui ont été séparés de leurs parents ou qui sont non accompagnés sont identifiés et référés aux services pertinents, y compris des procédures dans leur meilleur intérêt et des services multi-sectoriels. S'assurer que ces enfants reçoivent un soutien psychologique approprié, notamment des interventions individuelles, familiales et en groupe, adaptées à leurs besoins et, lorsque c'est nécessaire, renvoyer les membres de la famille vers des services de santé psychologique ou mentale appropriés ;
- veiller à ce que les activités de soutien psychosocial soient élaborées en lien avec l'éducation d'urgence sécuritaire et de qualité tout en l'appuyant, mais aussi avec des services de protection de l'enfance, comme des procédures dans leur meilleur intérêt, des activités de protection de l'enfance basées sur la communauté et, lorsque c'est pertinent, des services de suivi et de réunification des familles ;
- travailler avec les autres secteurs afin d'assurer qu'ils prennent en compte la protection et le bien-être des enfants. Les aider à rendre leurs services adaptés aux besoins des enfants et accessibles.
Pour en savoir plus, voir le chapitre sur la protection de l'enfance.
Élaborer et mettre en œuvre les interventions de MHPSS dans des programmes de prévention de réponse SGBV
-
- Incorporer les premiers secours psychologiques dans le module de formation pour les premiers intervenants face aux victimes de SGBV (y compris le personnel médical formé en gestion clinique des victimes de viol) ;
- inclure des liens vers les appuis psychologiques et les services sociaux basés sur la communauté pour les victimes ;
- envisager d'inclure de brèves interventions psychologiques dans la formation des gestionnaires de cas SGBV ;
- faciliter les références vers des prestataires formés de psychothérapies basées sur des preuves (pouvant être des non-spécialistes formés et supervisés) des victimes qui ne se portent pas bien à cause de leurs symptômes de santé mentale, comme la dépression et les troubles liés au stress ;
- fournir des soins cliniques, accompagnés d'un suivi, aux victimes ayant développé des problèmes de santé mentale modérés à graves (par des prestataires de soins de santé mentale ayant la formation adaptée pour fournir des soins de santé mentale aux victimes de violences sexuelles).
Élaborer et mettre en œuvre les interventions dans les programmes d'éducation
Dans une situation d'urgence, le fait que les programmes soient offerts rapidement aux enfants et aux adolescents a un effet normalisateur et peut réduire l'incidence psychosociale du stress engendré par les situations traumatiques telles que le déplacement, ce qui protège les enfants à risque. La vie scolaire peut aussi avoir un effet guérisseur sur les parents et la communauté en rétablissant la routine et un semblant de vie ordinaire ainsi que l'espoir d'un avenir meilleur. |
- Encourager la mise en place des associations de parents ou d'écoles, leur offrir de la formation et les accompagner au besoin ;
- former les enseignants et enseignantes à identifier les enfants qui ont des problèmes MHPSS et à les référer au professionnel approprié (par exemple, aux travailleurs sociaux, aux infirmières psychiatriques ou aux gestionnaires de cas) ;
- organiser des activités sociales et culturelles, y compris des événements sportifs, dans les écoles et les programmes d'éducation informelle pour remonter le moral des enfants, des parents et de la communauté ;
- veiller à ce que les enfants se sentent en sécurité dans leurs écoles et leurs milieux d'apprentissage et que ceux-ci soient accessibles, sûrs et propices à l'apprentissage. Prendre en compte les structures (des salles de classe bien construites et des latrines séparées pour les filles et les garçons) et la culture de l'école. Les politiques doivent interdire les châtiments corporels, l'exploitation des élèves par les enseignants ou enseignantes ainsi que la discrimination à l'encontre des enfants appartenant à des groupes minoritaires ou avec des handicaps.
Pour en savoir plus, voir le chapitre sur l'éducation.
Élaborer et mettre en œuvre les interventions MHPSS dans les programmes de santé
- Former le personnel de la santé (les agents cliniques, les médecins et les infirmières) en utilisant le guide d'intervention mhGAP (OMS, 2010). Si possible, utiliser la version pour un contexte humanitaire (OMS et HCR, à venir) ;
- organiser des visites régulières (sur une base bimensuelle) par un psychiatre ou un autre professionnel de la santé mentale afin de fournir une supervision et un parrainage ;
- s'assurer que les personnes atteintes de troubles mentaux sévères ont accès aux soins ;
- éviter l'hospitalisation ; quand c'est nécessaire, la limiter à une admission d'urgence à court terme (si, par exemple, une personne souffrant d'un trouble mental grave devient un danger pour elle-même ou pour les autres) ;
- veiller à ce que les personnes avec des troubles mentaux sévères, ainsi que leur famille, soient suivies régulièrement. Les travailleurs communautaires ou les bénévoles œuvrant auprès des réfugiés peuvent effectuer ces visites ;
- les programmes de santé doivent rendre disponibles les médicaments génériques pour les troubles mentaux, neurologiques et de toxicomanie en utilisant la liste des médicaments essentiels du HCR ;
- s'assurer que les données sur la santé mentale sont intégrées dans le système du HCR ;
- prendre des mesures pour mettre à disposition des thérapies psychologiques brèves pour les personnes handicapées par une détresse prolongée.
Pour en savoir plus, voir le chapitre sur les interventions de santé.
Établir des mécanismes de coordination pour le MHPSS
Au niveau du pays
- Participer aux groupes de travail techniques (TWG) sur le MHPSS interagence s'ils sont déjà mis en place et envisager une co-présidence. Si une urgence de réfugiés majeure ne dispose pas de TWG sur le MHPSS, le HCR doit envisager d'un créer un ;
- s'assurer qu'un représentant du TWG sur le MHPSS participe à des réunions de coordination pour la protection (y compris la protection de l'enfance) et la santé.
Au niveau local
- Créer un groupe de travail MHPSS qui se réunit régulièrement pour discuter des services et des cas complexes. Il doit inclure du personnel de la santé, de la protection, de la protection basée sur la communauté et de l'éducation ;
- veiller à ce que l'on discute du MHPSS dans les réunions de coordination sur la santé et la protection (y compris des sous-groupes pour la protection de l'enfance ou SGBV), par exemple en l'intégrant comme sujet de discussion à l'ordre du jour régulier.
Considérations essentielles pour la gestion
De nombreuses opérations humanitaires considèrent maintenant le MHPSS comme un domaine d'intervention normal. Cependant, les approches continuent de varier fortement et les approches incompatibles peuvent engendrer de mauvaises pratiques. Les gestionnaires principaux du HCR doivent souligner le rôle important du MHPSS dans le mandat de protection du HCR et exiger l'engagement de respecter les directives de l'IASC sur le MHPSS et les orientations opérationnelles du HCR.
Il est particulièrement important de promouvoir les approches intégrées et de favoriser la collaboration intersectorielle (dans le domaine de la santé, la protection communautaire, l'éducation, la protection de l'enfance, la SGBV, etc.). Des ressources et un personnel adéquats doivent être disponibles afin de s'assurer que les besoins du MHPSS peuvent être comblés adéquatement. Les gestionnaires principaux doivent aussi s'assurer qu'une approche MHPSS est adoptée au cours d'une opération et qu'elle n'est pas considérée comme étant la responsabilité d'une poignée d'experts.
Ressources et partenariats
Partenaires
- Les partenaires doivent avoir connaissance des orientations opérationnelles et être prêts à appliquer ses principes dans leur travail ;
- les organisations partenaires ont souvent de l'expérience dans le domaine de la santé ou de la protection : pour la programmation du MHPSS, il est essentiel de pouvoir effectuer un travail intersectoriel ;
- les programmes autonomes visant qu'un aspect du MHPSS doivent être découragés au profit d'une approche plus holistique ;
- les partenariats avec les services nationaux sont généralement préférés aux nouveaux programmes fournissant exclusivement des services aux personnes relevant de la compétence du HCR ;
- les éléments du MHPSS doivent être intégrés dans les programmes de protection de l'enfance et de protection communautaire des organisations partenaires.
Professionnels du MHPSS
- Un professionnel de la santé mentale (comme un psychiatre, un responsable d'établissement psychiatrique ou une infirmière) doit être employé pour évaluer et gérer les personnes atteintes de troubles mentaux graves ou complexes et pour fournir des conseils et un appui au personnel de soins de santé primaires ;
- une supervision par les psychiatres, les psychologues cliniciens ou les infirmières psychiatriques doit être disponible comme appui au personnel de santé primaire et pour renforcer leur capacité par le biais de la formation, la consultation, l'encadrement et la supervision ;
- les travailleurs sociaux et les travailleurs communautaires formés (comme des bénévoles formés auprès des réfugiés ou agents de santé communautaire) sont nécessaires pour le travail de suivi à la maison, l'aide aux personnes en prise avec des problèmes de MHPSS (y compris l'épilepsie) pour accéder aux services de santé et aux services communautaires et pour encourager ou appuyer les initiatives d'autoassistance et de soutien mutuel.
Annexes
Apprentissage et pratiques de terrain


Liens
Contacts principaux
Prendre contact avec :
- DPSM, Section de la santé publique (santé mentale) à : [email protected].
- DIP, Protection communautaire : [email protected].
- DIP, Protection de l'enfance à : [email protected].
- DIP, unité SGBV, à : [email protected].
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