Mesures de préparation minimales (MPA) dans le cadre d'une préparation à la réponse aux urgences (ERP) – IASC, déplacements internes et catastrophes naturelles

Note. Ce chapitre reflète la « version BÊTA » de l'approche de Préparation et à la réponse aux urgences (ERP) que le groupe de travail du Comité permanent interinstitutionnel (IASC) sur la Préparation et la capacité de résilience a publiée en 2015 dans les essais sur le terrain. Il ne reflète pas nécessairement la version définitive qui sera publiée.

Les mesures de préparation minimales (MPA) dans le cadre d'une préparation à la réponse aux urgences (ERP) sont conçues comme un ensemble d'activités que chaque équipe de pays (CT) et chaque équipe humanitaire de pays (HCT) des Nations Unies doivent mettre en œuvre pour établir un niveau minimal de préparation d'une intervention donnée dans un pays. Les MPA ne sont pas spécifiquement liées au risque ni aux scénarios de préparation au risque. Elles sont menées sans recourir à des ressources supplémentaires. Elles comprennent non seulement la surveillance du risque, la coordination et la gestion des dispositions prises, la préparation des évaluations des besoins conjointes, le suivi et la gestion de l'information, mais aussi l'établissement de la capacité et des moyens à utiliser pour assurer secours, protection et assistance d'urgence. L'application des MPA permet de se démarquer de façon marquée sur le plan de la qualité d'une intervention éventuelle et permet une flexibilité de réponse s'adaptant à divers types d'urgences.

Les MPA-ERP sont catégorisées comme suit :

a) Mesures de surveillance du risque
La liste de vérification pour les MPA indique les mesures clés qui doivent être décidées pour vérifier que les risques sont mesurés de manière routinière, et ce, afin de lancer des alertes sur les risques qui se présentent ou qui évoluent.

b) Dispositions en matière de coordination et de gestion
Il est nécessaire de définir clairement les mécanismes de coordination et de responsabilités, car ils sont essentiels à une réponse humanitaire efficace. Une compréhension claire des rôles et attributions permet à chacun, aux équipes et aux organisations d'établir des relations de travail exemplaires durant une crise. Il est tout aussi important d'établir un réseau de relations avec les agences gouvernementales et autres partenaires clés. Les MPA considérées dans ce chapitre montrent les activités les plus importantes devant assurer un système de coordination cohérent en cas d'urgence.

c) Évaluation des besoins, gestion de l'information et dispositions de surveillance de la réponse.
Une évaluation coordonnée des besoins qui accorde la priorité aux besoins des femmes, des hommes, des filles et des garçons, mais aussi aux sous-groupes de la population, constitue le fondement même d'une réponse humanitaire cohérente et efficace. Il est primordial d'établir un système de surveillance de la réponse. Une surveillance de la réponse utilise des systèmes et des procédures qui mesurent l'aide et déterminent qui bénéficie de cette aide (en fonction du sexe et de l'âge), quelle aide peut être apportée et quels résultats escomptés seront obtenus. Ces mesures sont appuyées par une gestion de l'information, qui est un processus systématique de collecte, de traitement, de vérification, et d'analyse des données et d'information sur le genre et l'âge; elles tiennent compte de la transmission des informations aux parties prenantes de l'action humanitaire, aux populations affectées et aux autres parties intéressées. Les MPA décrites ici insistent sur les activités principales à mener d'avance pour vérifier que les dispositions prises peuvent être appliquées efficacement dans une situation d'urgence.

d) Capacité opérationnelle et dispositions pour apporter secours et protection
La possibilité de répondre à une situation d'urgence immédiatement après qu'elle a eu lieu dépend du niveau de préparation de l'opération déterminé. Par expérience, il est donné d'observer, dans la plupart des urgences, des lacunes au niveau de l'assistance au tout début de la réponse, et ce, parce que les grandes interventions prennent en moyenne trois à quatre semaines au moins pour atteindre leur pleine capacité. La préparation de l'opération vise à réduire le plus possible ces lacunes et indique le niveau minimum de préparation qui devrait être mis en place pour assurer l'aide humanitaire et la protection de manière conforme aux principes et responsabilités convenus. Ce chapitre est en premier lieu destiné aux groupes de responsabilité sectoriels (clusters). La liste de vérification pour les MPA énumère les mesures suivantes : identification de la capacité de réponse des réseaux sectoriels partenaires, notamment la capacité nationale (gouvernement, ONG locales et secteur privé); la disponibilité des produits de secours de première nécessité et leur localisation; et enfin les systèmes d'approvisionnement, de transport et de distribution des produits de secours de première nécessité.


Questions clés
1. Tous les acteurs importants au sein des groupes sectoriels et réseaux ont-ils été identifiés, notamment le secteur privé ? Leur capacité est-elle connue et consignée ?

2. Tous les partenaires connaissent-ils les principes clés de la réponse humanitaire ? À savoir :

• la place centrale que la protection occupe dans la réponse;
• la redevabilité envers les personnes affectées, notamment la communication effective et à double sens avec les communautés concernées;
• les principes humanitaires;
• la prise en compte du plein respect des considérations d'égalité des sexes dans les programmes humanitaires.

3. L'ensemble du contenu des documents relatifs au secours d'urgence de première nécessité a-t-il été pris en considération (implications de la nécessité de respecter l'égalité culturelle, l'égalité des sexes et la possibilité de faire des choix), notamment pour la remise d'argent et de bons d'échange ?

4. Les besoins en matière de chaîne d'approvisionnement de base ont-ils été pris en compte (lieux des stocks de secours, fournisseurs, logistique, etc.) ?