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Normes minimales de planification du site du camp

Dernière mise à jour:
Points clés
  • Le HCR n'encourage pas les établissements humains officiels et, autant que faire se peut, préfère d'autres alternatives aux camps, pour peu que les personnes concernées soient protégées et efficacement assistées.
  • Dans un pays donné, l'abri doit être adapté à la situation géographique, le climat, la pratique religieuse, les habitudes culturelles, la présence d'une main-d'œuvre locale qualifiée, et l'accessibilité aux matériaux de construction.
  • La phase d'opérations mérite d'être au centre de vos préoccupations. Ce qui peut paraître adéquat en matière d'abri dans les situations d'urgence (par exemple, les bâches plastiques, les tentes), et en matière d'espace pour un camp moyen de tant de personnes, ne l'est plus dans une situation de déplacement de population prolongé.

Aperçu

Ce chapitre donne des informations importantes sur les normes minimales et les bonnes pratiques de planification d'établissements humains et de camps. Ces informations doivent être consultées et vous devez vous y reporter en cas de création de camps en réponse à l'urgence d'y installer des réfugiés.

Généralement, un spécialiste du secteur effectue une évaluation des besoins en matière d'abris et d'installations, une analyse de planification du site au cours de la première phase d'intervention dans une situation d'urgence.

Souvent, un centre d'accueil ou de transit est nécessaire pour un hébergement temporaire au début d'une crise frappant les réfugiés. Consulter les Normes en matière de centres de transit pour obtenir de plus amples informations à ce sujet.

Ce chapitre porte sur les normes minimales requises pour garantir aux communautés de réfugiés des habitats planifiés leur permettant de vivre en sécurité, dans la dignité et dans un environnement sain qui améliore leur qualité de vie.

Le document HCR – Master Plan Approach to Settlement Planning Guiding Principles (Principes directeurs de l'Approche du plan général à la planification des installations) est une référence majeure pour définir une réponse en matière d'habitat. Le choix du lieu constitue une décision critique qui aura des conséquences significatives sur la protection et le bien-être des personnes déplacées, ainsi que sur le développement local plus vaste. Même si une installation bien placée peut présenter plusieurs avantages de protection et contribuer au développement local, un habitat installé dans le mauvais lieu géographique peut menacer la protection et l'assistance des personnes déplacées et avoir des répercussions négatives sur le développement local et la coexistence pacifique des différentes communautés

Conseils principaux

Mesure standard d'urgence

Il existe plusieurs indicateurs déterminant l'adéquation des abris pour les réfugiés et les personnes déplacées (voir les liens ci-dessous pour de plus amples informations).

2.1 Indicateur

Surface moyenne par personne dans un camp : les dimensions d'un camp et l'espace occupé par tête d'habitant sont cruciaux dans la planification d'un camp, la promiscuité étant un paramètre fondamental d'augmentation de la morbidité et du stress. Allouer un espace suffisant, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des camps, est un geste essentiel.

L'indicateur de surface moyenne en mètre carré pour une personne mesure, dans le cas d'un camp, l'espace moyen auquel une personne a accès. Cet espace doit convenir à toutes les commodités nécessaires à une vie digne :

Indicateur : surface moyenne pour une personne (mètre carré)
Comment cet indicateur doit-il être mesuré :
Norme :
45 m2
Mesure acceptable :
≥ 35 sq. m
Mesure inacceptable :
34 - 30 sq. m
Mesure fondamentale:
≤ 29 sq. m

Il faut allouer un espace avec une surface minimum de 45 m2 par personne, comprenant un espace ambiant pour le jardinage.
Trente mètres carrés (30 m2) par personne sont nécessaires pour les routes, les passages piétons, les centres éducatifs, l'installation de sanitaires, la sécurité, les pare-feu, l'administration, le stockage de l'eau, les points de distribution, les marchés, le stockage de produits de première nécessité, et, bien sûr, les parcelles pour les abris. Est exclu, cependant, tout terrain d'importance pour les activités agricoles ou l'élevage. Les 15 m2 par personne restants sont alloués au jardin du ménage, lequel est rattaché à la parcelle de la famille et qui doit être inclus dans le plan du site dès le début.


2.2 Norme d'urgence

La conception des installations planifiées suit les normes d'urgence de SPHÈRE. Le tableau ci-dessous précise les normes minimales à respecter.

Description
Norme minimale
Zone d'habitations couvertes
3,5 m2 par personne, au minimum

Dans les climats froids et zones urbaines, plus de 3,5 m2. seraient nécessaires (mais 4,5 à 5,5 m2 seraient plus appropriés)

Hauteur minimum du plafond : 2 m à son plus haut point
Taille d'un camp d'hébergement
45 m2 par personne (cuisine et jardin potager compris)
Sécurité incendie
30 m pour les pare-feu, tous les 300 m

Minimum 2 m entre les structures : distance convenable équivalente à 2 fois la hauteur de la structure
Déclivité du site d'un camp
1 à 5 %, mais de préférence entre 2 et 4 %
Drainage
Le drainage est nécessaire, spécialement dans les lieux où sévissent des pluies saisonnières et des crues brutales.
Tableau 1 - Normes minimales pour la planification d'un camp

La planification d'un site commence à l'échelle de la famille réfugiée, prenant en considération les besoins du ménage : distance pour aller à un point d'eau, accès aux services collectifs, installations récréatives, accès aux douches et aux latrines, gestion des détritus, etc. Il est conseillé de prendre en considération les structures sociales et les relations qui prévalent parmi les personnes concernées, notamment le clan, les tribus et les conventions qui régissent les familles élargies, ainsi que l'agencement traditionnel de leur habitat et les préférences qu'ils peuvent avoir en matière d'abri. Tenir compte de ce point donne satisfaction la plupart du temps, mais conforte aussi le sens de propriété. Le tableau suivant utilise le noyau familial comme le plus petit « module » de planification pour ensuite aborder les modules plus grands.

Module
Structure
Nombre approximatif
Famille
1 x famille
4 ‐ 6 personnes
Communauté
16 x familles
80 personnes
Quartier
16 x communautés
1 250 personnes
Secteur
4 x quartiers
5 000 personnes
Camp
4 x secteurs
20 000 personnes
Tableau 2 – Indique des unités de planification modulaire

Ci-dessous, voir les normes de planification de sites recommandés pour les services et l'infrastructure. Lorsque vous songez à configurer un camp, vous pouvez vous en inspirer :

1 par camp, avec eau et installation de sanitaires 1 pour 5000 personnes1 pour 5 000 personnes
Description
Norme
Considération supplémentaire

Latrine commune
1 pour 20 personnes - phase d'urgence
Latrines séparées pour les hommes et les femmes
Pour un habitat à long terme, une latrine par ménage, par famille
Distance de la latrine
À pas plus de 50 m de l'abri, et à pas moins de 6 m si elle devait être proche
Les latrines doivent être assez proches pour encourager leur utilisation, mais assez loin pour éviter odeurs et parasites
Douche
1 pour 50 personnes
Douche séparée pour les hommes et les femmes dans des espaces bien drainés
Approvisionnement en eau
20 litres par personne et par jour

Robinets d'eau
1 pour 80 personnes
1 par communauté
Distance du point d'eau
Maximum à 200 m du ménage
Aucun habitat ne doit être situé à moins de quelques minutes de marche d'un point d'eau
Bennes à ordures de 100 litres
1 pour 50 personnes
1 pour 10 familles
Fosses d'aisances – 2 m x 5 m x 2 m
1 pour 500 personnes
1 pour 100 familles
Centre médical
1 pour 20 000 personnes 1 par établissement humain
Inclure un approvisionnement en eau et des installations sanitaires
Hôpital de référence
1 pour 200 000 personnes
1 pour 10 établissements humains
École
1 pour 5 000 personnes
1 par secteur
3 classes, 50 m2
Centre de distribution 1 par secteur 1 par secteur
Place du marché
1 pour 20 000 personnes
1 par établissement humain
Centre d'alimentation
1 pour 20 000 personnes
1 par établissement humain
Aire de stockage
15 à 20 m2 pour 100 personnes
Stockage pour les réfugiés
Éclairage
Selon le cas
Accorder la priorité aux lieux comme les latrines, les douches, et les espaces de services publics
Aire d'enregistrement
Selon le cas
Possibilité d'une aire d'arrivées, avec aire pour les visites médicales, distribution, aire de stationnement
Administration / Bureau
Selon le cas

Poste de sécurité
Selon le cas

Clôture de sécurité
Selon les circonstances

Tableau 3 – Normes de planification pour les services et l'infrastructure

2.3 Critères de sélection des sites :

Le site choisi pour implanter un camp est sélectionné en consultation avec un grand nombre de personnes de divers secteurs, notamment le personnel chargé du programme eau, assainissement et hygiène (WASH), de la protection et de l'approvisionnement, ainsi que de spécialistes techniques comme les hydrologues, inspecteurs, planificateurs, ingénieurs, et ingénieurs en environnement. Créer un site inapproprié ou faillir à satisfaire aux normes requises peut donner lieu à d'autres déplacements, lesquels causent détresse et perte supplémentaire et inutile aux personnes concernées ; en outre, certains groupes ou personnes seraient exposés à d'autres risques.

Consulter le document UNHCR Master Plan Assessment Template (Modèle d'évaluation du plan général du HCR), qui inclut le Formulaire d'évaluation de site pour vous aider à définir l'adéquation d'un site donné.

Le contexte opérationnel détermine les critères de sélection du site. Cependant, en général, les facteurs suivants doivent être pris en compte lorsqu'on décide de créer un camp de réfugiés :

Conditions
topographiques,
drainage, sol

  • La topographie du terrain doit permettre un drainage facile et le site doit être situé au-dessus du niveau des crues. Les sols rocheux et imperméables doivent être évités. Sur un terrain couvert d'herbe, il y a moins de poussière. Dans la mesure du possible, il y a lieu d'éviter pentes abruptes, vallées étroites et ravins.
  • Idéalement, un site a une déclivité de 2 %–4 % pour permettre un bon drainage, et pas plus de 10 % pour éviter l'érosion et les travaux très onéreux de terrassement pour faire les routes et construire.
  • Éviter les aires qui risquent de devenir marécageuses ou gorgées d'eau à la saison des pluies. Consultez les données météorologiques nationales et les communautés hôtes avant de prendre une décision.
  • Les sols absorbant les eaux de surface rapidement facilitent la construction efficace de latrines et de fosses d'aisances.
  • Le sous-sol doit permettre une bonne infiltration (il laisse le sol absorber l'eau et retenir les déchets solides des latrines). Les sols très sablonneux peuvent permettre une bonne infiltration, mais les latrines à fosses risquent d'être moins stables.
  • Les latrines à fosses ne doivent pas pénétrer dans l'eau souterraine. La nappe phréatique doit être à au moins 3 m sous la surface du site.
  • Éviter les sites trop rocheux ou imperméables, car ils entravent la construction d'abris et de latrines.
  • Dans la mesure du possible, sélectionner un site où la terre conviendrait aux jardins potagers ou aux petites cultures.
Ressources d'eau
  • Choisissez des lieux qui sont à une certaine proximité d'une bonne source d'eau, et idéalement près d'un terrain surélevé qui a un bon ruissellement de surface et un drainage adéquat. Une fois localisées, les sources d'eau doivent être protégées. Idéalement, personne ne doit marcher à plus de quelques minutes pour trouver de l'eau. Il devrait y avoir un point d'eau pour 250 personnes.
  • Idéalement, les inspections hydrologiques renseignent sur la présence d'eau. Un site ne doit pas être choisi avec l'idée préconçue selon laquelle un forage permet de trouver de l'eau. Transporter de l'eau par camion-citerne sur de longues distances est déconseillé.
Droits fonciers


  • Le HCR n'achète ni ne loue des terrains pour installer des camps de réfugiés.
  • Les réfugiés jouissent de l'utilisation exclusive du site dans lequel ils vivent, en accord avec les autorités nationales et locales.
  • Les gouvernements fournissent souvent des terrains publics.
  • Les terrains privés ou indivis (notamment les terrains pastoraux non clos) ne peuvent être utilisés que si le gouvernement conclut une entente officielle avec le ou les propriétaires, conformément aux lois du pays.
  • Le statut des terrains occupés pour ériger des sites doit être clarifié par écrit par le gouvernement.
  • En association avec le gouvernement et la communauté hôte, convenez clairement du droit des réfugiés d'entreprendre les activités suivantes : creuser pour trouver de la nourriture, ramasser du bois de chauffage, le bois en général et d'autres matériaux de construction d'abris, comme de l'herbe, de la boue et du fourrage. Aussi le droit de faire paître leurs animaux.
Accessibilité


  • Voir à ce que le site ait une infrastructure routière adéquate, dont l'accès doit être fiable, notamment au cours de la saison des pluies.
  • Assurez-vous de la proximité du site aux services nationaux tels les services de santé, les marchés, les villes. Dans la mesure du possible, privilégiez l'accès aux services courants. Sans services courants, les services parallèles prendront le relais au détriment de la population des camps.
  • Négociez avec les agences de développement, notamment le PNUD (UNDP) et les ministères gouvernementaux en relation avec le PNUD pour améliorer l'accès aux grandes routes.

Le HCR finance seulement la construction des tronçons de routes qui relient le site à la grande route.
Sécurité


  • Le site est généralement construit à une distance suffisante des frontières internationales (50 km), des zones de conflit et autres zones potentiellement sensibles (telles les bases militaires). Évitez les lieux soumis à des conditions climatiques extrêmes ou qui présentent des risques de santé évidents, d'environnement ou autres.
  • Les vents violents peuvent endommager les abris temporaires et augmenter les risques de feu.
  • Estimez les variations saisonnières. Les sites idéals pendant la saison sèche peuvent s'avérer inhabitables pendant la saison des pluies.
  • Évitez d'installer les réfugiés dans des lieux dont le climat diffère beaucoup des lieux auxquels ils sont habitués.
Environnement et végétation


  • Assurez-vous que le site dispose d'un couvert végétal suffisant (herbe, buissons, arbres). La végétation donne de l'ombre, protège du vent, et réduit l'érosion et la poussière.
  • Évitez les sites où les nuages de poussière sont communs, en raison des maladies respiratoires qu'ils causent.
  • Évitez les sites qui seraient à un jour de marche d'une zone protégée (par exemple, une réserve faunique).
  • Prenez les mesures qui s'imposent pour assurer l'accès à l'approvisionnement en bois de chauffage, et pour cela, collaborez avec les autorités forestières locales et négociez avec la communauté hôte.
Table 4 – Facteurs importants de sélection d'un site
1 pour 10 établissements humains

Contacts principaux

Section Abris et zones d'installation, Division de l'appui et de la gestion des programmes, à : [email protected].

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