Aperçu
Les interventions WASH dans les camps de réfugiés visent à satisfaire les besoins de base et à améliorer l'accès sécurisé à suffisamment d'eau de bonne qualité, l'assainissement, les pratiques en matière d'hygiène et les services WASH dans les hôpitaux, les centres de santé et de nutrition, les écoles et autres institutions.
Le présent chapitre porte sur les réponses WASH dans les camps de réfugiés. Une intervention WASH contribue à améliorer l'hygiène et la situation sanitaire, ainsi qu'à réduire la morbidité et la mortalité au sein d'une population de réfugiés. Au début, elle se concentre sur l'identification des lacunes infrastructurelles et sur les besoins en matière de WASH, sur le besoin de composants logiciels et sur le suivi de la situation WASH dans les camps. Le secteur WASH travaille en étroite collaboration avec le secteur de la Santé publique et Nutrition pour lutter contre les causes potentielles des maladies véhiculées par l'eau et contre la malnutrition, et pour limiter les risques pour la santé (publique) associés à l'eau insalubre, à des services et des pratiques de mauvaise qualité en matière d'assainissement et d'hygiène. Dès le début des urgences, le secteur WASH devrait également se mettre en contact avec la planification physique et la planification du site, une fois que les sites sont sélectionnés et attribués.
Conseils principaux
Objectifs de protection
- Garantir que les populations de réfugiés dans les camps bénéficient d'un accès sécurisé à suffisamment d'eau de bonne qualité.
- Garantir que les réfugiés dans les camps ont un accès sécurisé à un assainissement d'urgence et connaissent les principes d'hygiène de base.
- Respecter le droit à l'eau et à l'assainissement.
Principes et normes sous-jacents
- Objectifs stratégiques en matière de santé publique du HCR 2014-2018 :
1. Les réfugiés bénéficient d'un accès sécurisé à de l'eau en quantité et de qualité suffisantes.
2. Les réfugiés ont accès à un assainissement de qualité.
3. Les réfugiés bénéficient d'une meilleure hygiène.
4. Les services WASH sont renforcés dans toutes les institutions.
Le HCR a élaboré une stratégie de santé publique complète s'appliquant aux opérations d'urgence et aux opérations hors situations d'urgence dans les camps et autres zones d'installation. Afin d'adapter de manière optimale ses interventions aux situations d'urgence, le HCR recommande d'utiliser les standards SPHÈRE pendant les opérations d'urgence :
Promotion de l'hygiène
- SPHÈRE, Standard 1.1 sur l'hygiène : Promotion de l'hygiène
Les personnes connaissent les principaux risques de santé publique liés à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, elles peuvent prendre des mesures au niveau individuel, du foyer et de la communauté afin de réduire ces risques.
- SPHÈRE, Standard 1.2 sur l'hygiène : Repérage, obtention et utilisation des articles d'hygiène
Des articles adéquats pour l'hygiène, la santé, la dignité et le bien-être sont disponibles et utilisés par les personnes affectées.
- SPHÈRE, Standard 1.3 sur l'hygiène : Gestion de l'hygiène menstruelle et de l'incontinence
Les femmes et les filles en âge d'avoir leurs règles, ainsi que les hommes et les femmes souffrant d'incontinence, ont accès à des produits d'hygiène et à des installations WASH respectant leur dignité et leur bien-être.
Approvisionnement en eau
- SPHÈRE, Standard 2.1 sur l'approvisionnement en eau : Accès à l'eau et quantité
Les personnes ont un accès équitable et abordable à de l'eau salubre et en quantité suffisante pour couvrir les besoins d'hydratation et les besoins domestiques.
- SPHÈRE, Standard 2.2 sur l'approvisionnement en eau : Qualité de l'eau
L'eau est agréable au goût et de qualité suffisante pour être bue et utilisée pour la cuisine, ainsi que pour l'hygiène personnelle et domestique, sans présenter de risques pour la santé.
Gestion des excréments
- SPHÈRE, Standard 3.1 sur la gestion des excréments : Un environnement sans excréments humains
Tous les excréments sont confinés de façon sûre sur le site afin d'éviter la contamination de l'environnement naturel et des espaces de vie, d'apprentissage, de travail et de vie commune.
- SPHÈRE, Standard 3.2 sur la gestion des excréments : Accès et utilisation des toilettes
Les personnes disposent de toilettes adéquates, appropriées et acceptables et peuvent y accéder rapidement et en toute sécurité à tout moment.
- SPHÈRE, Standard 3.3 sur la gestion des excréments : Gestion et maintenance de la collecte, du transport, de l'élimination et du traitement des excréments
Les installations, infrastructures et systèmes de gestion des excréments sont gérés et entretenus de façon conforme afin de garantir le service et de réduire l'incidence sur l'environnement.
Lutte antivectorielle
- SPHÈRE, Standard 4.1 sur la lutte antivectorielle : Lutte antivectorielle au niveau de la zone d'hébergement
Les personnes vivent dans un environnement où les sites de reproduction et d'alimentation des vecteurs sont ciblés afin de réduire les problèmes liés à ces derniers.
- SPHÈRE, Standard 4.2 sur la lutte antivectorielle : Actions individuelles et au niveau du foyer pour lutter contre les vecteurs
Toutes les personnes affectées ont les connaissances et les moyens nécessaires de se protéger, ainsi que leurs familles, contre les vecteurs susceptibles de constituer un risque majeur pour leur santé ou leur bien-être.
Gestion des déchets solides
- SPHÈRE, Standard 5.1 sur la gestion des déchets solides : Un environnement sans déchets solides
Les déchets solides sont confinés de manière sûre afin d'éviter toute pollution de l'environnement naturel, des lieux de vie, d'apprentissage et de travail.
- SPHÈRE, Standard 5.2 sur la gestion des déchets solides : Actions individuelles et au niveau du foyer pour une gestion saine des déchets solides
Les personnes peuvent collecter et éventuellement traiter les déchets solides dans leur foyer.
- SPHÈRE, Standard 5.3 sur la gestion des déchets solides : Systèmes de gestion des déchets solides au niveau communautaire
Les points de collecte publics ne débordent pas de déchets, et le traitement ou l'élimination finale des déchets est fiable et sûre.
WASH dans les épidémies et structures de soins
- SPHÈRE, Standard 6 sur WASH dans les structures de soins : WASH dans les structures de soins
Toutes les structures de soins respectent les standards minimums de WASH en matière de prévention et de lutte contre les infections, y compris pendant les épidémies.
Le tableau d'indicateurs suivant devra être utilisé pour le suivi de la réalisation des standards.
Indicateur | Cible de l'urgence1 | Cible post-urgence | Moyens de vérification | |
Quantité d'eau | Quantité moyenne de litres d'eau potable2 disponible par personne par jour | ≥ 15 | ≥ 20 | Fiche de rapport mensuel |
Quantité moyenne de litres d'eau potable collectée au niveau du ménage par personne par jour | ≥ 15 | ≥ 20 | Enquête CAP annuelle | |
% de ménages avec une capacité de stockage de l'eau potable d'au moins 10 litres/personne | ≥ 70 % | ≥ 80 % | Enquête CAP annuelle | |
Accès à l'eau | Distance maximale [m] d'un ménage à un point d'eau | ≤ 500 m | ≤ 200 m | Cartographie |
Nombre de personnes par pompe manuelle/puits/source d'eau fonctionnelle3 | ≤ 500 | ≤ 250 | Fiche de rapport mensuel | |
Nombre de personnes par robinet (borne-fontaine) fonctionnel4 | ≤ 250 | ≤ 100 | Fiche de rapport mensuel | |
Qualité de l'eau | % de ménages s'approvisionnant en eau potable à partir de sources d'eau protégées/traitées | ≥ 70 % | ≥ 95 % | Enquête CAP annuelle |
% de tests de qualité de l'eau réalisés aux points de collecte d'eau non chlorée avec 0 UFC/100 ml | ≥ 95 % | ≥ 95 % | Fiche de rapport mensuel | |
% de tests de qualité de l'eau réalisés aux points de collecte d'eau chlorée avec un chlore résiduel libre entre 0,2-2 mg/L et une turbidité < 5 NTU5 | ≥ 95 % | ≥ 95 % | Fiche de rapport mensuel | |
Assainissement | Nombre de personnes par latrine/toilette | ≤ 50 | ≤ 206 | Fiche de rapport mensuel |
% de ménages avec une latrine/toilette7 | - | ≥ 85 % | Enquête CAP annuelle/fiche de rapport mensuel | |
% de ménages une défécation dans une latrine ou toilette | ≥ 60 % | ≥ 85 % | Enquête CAP annuelle | |
Hygiène | Nombre de personnes par douche | ≤ 50 | ≤ 206 | Fiche de rapport mensuel |
Nombre de personnes par sensibilisateur à l'hygiène | ≤ 500 | ≤ 1 0008 | Fiche de rapport mensuel | |
% de ménages avec accès à du savon9 & 10 | ≥ 70 % | ≥ 90 % | Enquête CAP annuelle | |
% de femmes en âge de procréer qui sont satisfaites du matériel et des installations de gestion de l'hygiène menstruelle | ≥ 70 % | ≥ 90 % | Enquête CAP annuelle | |
Déchets solides | % de ménages avec accès à un système d'élimination des déchets solides | ≥ 70 % | ≥ 90 % | Enquête CAP annuelle |
Normes WASH du HCR pour les structures communautaires | ||||
Écoles | Une moyenne de 3 litres d'eau potable disponible par élève par jour. 400 élèves par pompe manuelle/puits fonctionnel. 200 élèves par robinet fonctionnel. 50 élèves par toilette (30 filles/toilettes, 60 garçons/toilettes – ajouter des urinoirs pour les garçons). |
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Centres de santé/Centre de nutrition | Une moyenne de 10 litres d'eau potable disponible par patient externe par jour. Une moyenne de 50 litres d'eau potable disponible par patient interne/lit et par jour. 1 point d'eau dédié par centre de santé. 20 patients externes par latrine/toilette. 10 patients internes/lits par latrine/toilettes. |
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1 Une urgence est définie arbitrairement comme les six premiers mois après la stabilisation d'un mouvement de population. Cependant, cette définition doit rester spécifique au contexte et ne devrait servir que de directive générale. 2 Eau potable = eau propre à la consommation. 3 Pour les systèmes décentralisés. 4 Pour les systèmes centralisés. 5 L'objectif minimum aux points d'eau devrait être 0,5 mg/L de chlore résiduel libre en général et 1 mg/L FRC durant une épidémie. 6 La norme post-urgence est 20 personnes par latrine/douche, en visant 1 latrine/douche par ménage ou ≈ 5 personnes. 7 Les latrines/toilettes doivent être des installations qui sont lavables, garantissent l'intimité et sont structurellement sûrs. 8 Dans les situations de post-urgence, les sensibilisateurs à l'hygiène devraient être combinés avec les sensibilisateurs à la santé. 9 Pour maintenir la santé, la dignité et le bien-être, au moins 450 g de savon doivent être distribués par personne et par mois. 250 g est pour l'hygiène personnelle ; 200 g est destiné à la lessive et à d'autres fins de lavage. 10 Pour soutenir la gestion sécurisée de l'hygiène mensuelle (MHM), le HCR s'est engagé à fournir 250 g/mois de savon en plus de la distribution générale de savon. |
EN : https://wash.unhcr.org/download/wash-standards-and-indicators/
FR: https://wash.unhcr.org/fr/download/refugee-wash-standards-and-indicator…
Risques en matière de protection
Dans le cadre des opérations d'urgence, les interventions WASH ont des effets positifs dans de nombreux domaines. Elles permettent de répondre à des risques significatifs pour la protection.
- Les filles/enfants et les femmes qui parcourent de longues distances à pied pour se rendre aux points d'eau courent le risque de violences sexuelles.
- Lorsque les réfugiés ne peuvent pas accéder, en toute sécurité, à suffisamment d'eau de bonne qualité et à un système d'assainissement, ils sont exposés à des risques pour la santé publique et la nutrition (par exemple des maladies liées à l'eau et des risques de malnutrition).
- Les réfugiés qui n'ont pas un accès sécurisé à suffisamment d'eau de bonne qualité, à des articles d'hygiène et à un système d'assainissement peuvent adopter des mécanismes d'adaptation (ils peuvent acheter de l'eau à des vendeurs peu fiables ; les femmes et les filles font face à des risques de violence sexuelle si elles défèquent à l'air libre, etc.)
Autres risques
Si les camps de réfugiés n'offrent pas d'infrastructures WASH adéquates :
- les risques pour la sécurité augmentent (émeutes, manifestations, comportements violents) ;
- les réfugiés peuvent adopter des stratégies d'adaptation risquées ou dangereuses pour obtenir de l'eau, des solutions d'assainissement ou du savon et des seaux ;
- des effets néfastes sur la santé à court et long termes sont probables, notamment diarrhée sévère, déshydratation, malnutrition et même décès.
Points de décision clés
Les infrastructures WASH, y compris les structures de promotion de l'hygiène, doivent toujours être mises à la disposition des réfugiés qui vivent dans les camps. De nouvelles structures d'approvisionnement en eau et d'assainissement doivent être construites et des activités doivent être mises en œuvre pour mobiliser la communauté, ou les infrastructures existantes doivent être renforcées, y compris celles des communautés d'accueil.
Les services et les infrastructures WASH dans les camps devraient également être accessibles par la communauté d'accueil pour garantir une coexistence pacifique.
Les interventions WASH doivent obligatoirement être :
- fondées sur des données probantes : les activités devraient être planifiées et mises en œuvre selon les résultats de l'évaluation initiale ;
- fondées sur les besoins : les interventions devraient être étendues et des ressources devraient être allouées afin de répondre aux besoins de la population ;
- techniquement solides : les services devraient se fonder sur les preuves scientifiques actuelles et des orientations opérationnelles et être mis en œuvre par un personnel compétent ;
- axées sur les résultats : le HCR promeut une approche complète en matière de WASH, qui garantit que les besoins d'accès sécurisé à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène de toute la population sont satisfaits ;
- fondées sur les priorités : les interventions et les services d'urgence en matière de WASH devraient être prioritaires afin d'avoir une incidence maximale sur la population. Les interventions pour traiter les risques immédiats en matière de WASH, tels que les éclosions de maladies et la malnutrition, doivent être prioritaires ;
- intégrées : éviter la mise en place de services parallèles coûteux. Aider les autorités nationales responsables de l'eau à intégrer les réfugiés à ses services ;
- fondées sur les droits : l'eau et l'assainissement sont des droits humains reconnus, ce qui signifie qu'ils s'appliquent aussi aux réfugiés et aux personnes qui vivent dans des camps ou dans des environnements ruraux. Les droits sont définis par cinq critères : la disponibilité, la qualité, l'acceptabilité, l'accessibilité physique et l'accessibilité économique.
Etapes clés
Tout au long de l'intervention
- Une coordination solide des programmes WASH est essentielle pour garantir que tous les besoins sont satisfaits et qu'un suivi de tous les acteurs présents dans le camp est réalisé.
- Les réfugiés qui vivent dans les camps doivent avoir à tout moment un accès adéquat aux services WASH.
- Les réfugiés ayant des besoins spécifiques, qui ont besoin d'aide pour accéder ou utiliser les services WASH, devraient bénéficié d'une assistance et être considérés comme prioritaires.
- AGDM : appliquer une approche fondée sur des critères d'âge, de sexe et de diversité et utiliser des approches fondées sur la communauté dans le cadre de l'évaluation et de l'analyse de la réponse.
Sélection du site et services WASH
1. Sélection du site : réaliser une évaluation conjointe du site avec les autorités responsables de la planification physique et les autorités locales pour garantir que les nouveaux sites du camp peuvent fournir suffisamment d'eau tout au long de l'année, en tenant compte des différences saisonnières et des besoins de la population locale (consulter également le chapitre sur la planification du site).
2. Critères d'évaluation : s'assurer que la sélection des sites d'accueil repose sur une étude exhaustive. Il est essentiel d'analyser les données secondaires (études précédentes, connaissances locales, cartographie, évaluations géologiques, résultats de la qualité de l'eau, schémas de pluviométrie) et de réaliser de nouvelles études hydrogéologiques, des essais de pompage, des analyses de la qualité de l'eau et des analyses de l'impact des variations saisonnières sur le rendement et la qualité de l'eau .
3. Eau : des emplacements alternatifs devraient être recherchés s'il existe un risque que l'approvisionnement en eau soit insuffisant ou que l'eau soit insalubre, si le sol est de mauvaise qualité (rocheux ou avec un mauvais taux d'infiltration) ou si le site est exposé aux inondations (mauvaise évacuation, absence de pente).
Eau
4. Approvisionnement en eau : durant les premières phases d'une urgence, le HCR entend respecter l'indicateur minimum Sphère en matière d'approvisionnement en eau. Une approche échelonnée du développement de systèmes d'approvisionnement devrait permettre d'augmenter la disponibilité d'eau par personne de 15 L par personne et par jour à 20 L par personne et par jour, à mesure que l'opération entre en phase post-urgence. Lors des crises prolongées, un volume minimum de 20 L par personne et par jour devra être atteint.
5. Systèmes d'approvisionnement en eau : des systèmes d'approvisionnement en eau doivent être conçus pour fournir 20 L d'eau par personne et par jour afin de garantir qu'ils soient durables à long terme. Les calculs des besoins en eau devraient également tenir compte des exigences des centres de santé, des centres d'alimentation, des écoles et des centres religieux. Les besoins des animaux ou potentiels projets agricoles devraient également être étudiés.
6. Sécurité de l'eau : les risques associés à la consommation d'eau les plus significatifs pour la santé humaine résultent de la contamination de l'eau par des matières fécales humaines ou animales. La sécurité de l'eau est évaluée à l'aide d'une approche fondée sur les risques (p. ex., planification de la sécurité de l'eau), incluant des inspections sanitaires. Elle est mesurée par des tests des résidus de chlore et par des indicateurs microbiologiques de contamination fécale. Pour être considérée comme potable, l'eau doit être : libre de toute contamination fécale ; avoir un goût acceptable pour les utilisateurs ; être claire et sans goût ; être libre de matières en suspension visibles. Lorsque la sécurité de l'eau n'est pas acceptable pour les utilisateurs, elle peut être rejetée vers des sources d'eau plus acceptables, mais moins sécuritaires. Pour être considérée comme sécurisée, une source d'eau doit constamment fournir des quantités suffisantes d'eau pour répondre aux besoins des utilisateurs, doit bénéficier d'une protection physique contre la contamination et doit être équipée d'une technologie de levage empêchant toute contamination de l'eau au cours de la collecte.
7. Principaux éléments de la sécurité de l'eau : pour assurer un approvisionnement en eau salubre, les principaux éléments sont les suivants : pratiques de conception et de construction solides, inspections sanitaires, désinfection au chlore, conteneurs de stockage de l'eau propres et promotion de l'hygiène tout au long de la chaîne d'approvisionnement en eau salubre.
8. Qualité de l'eau : s'assurer que l'approvisionnement en eau dans les camps, peu importe l'utilisation prévue, soit adapté à la consommation humaine. L'approvisionnement en eau doit être libre de coliformes fécaux aux points de stockage, livraison et consommation. Toutes les structures qui accueillent des populations déplacées doivent être équipées de matériel pour tester la qualité de l'eau sur place, notamment : des tubes à essai pour tester la turbidité ou un appareil électronique de mesure de la turbidité ; des kits de contrôle simples ou électroniques pour mesurer les résidus de chlore libres et des tests d'analyse microbienne (p. ex., tests au moyen de poches à compartiments, kits de microbiologie portables ou techniques plus élaborées de mesure de la qualité de l'eau sur le terrain, qui sont disponibles auprès des différents fournisseurs). L'opération d'urgence doit également veiller à ce qu'il y ait suffisamment de consommables pour les tests afin de garantir qu'ils puissent être réalisés aussi fréquemment que nécessaire conformément à l'approche fondée sur les risques.
9. Stockage de l'eau : s'assurer que les personnes relevant de la compétence du HCR ont accès à une capacité de stockage d'eau salubre d'au moins dix litres par personne à leur arrivée dans les camps et tout au long de la phase d'urgence. Les conteneurs d'eau potable devraient être équipés de couvercles et percés d'ouvertures étroites pour empêcher toute contamination secondaire. L'état des conteneurs devrait être étroitement contrôlé et ils devraient être nettoyés ou remplacés lorsque cela est nécessaire.
Assainissement
10. Protection des sources d'eau : les systèmes de confinement des excréments (y compris les fosses, les cuves, les infiltrations, la gestion des eaux usées ou les écoulements) ne doivent pas contaminer les eaux de surface ou les sources d'eau souterraine profondes. Les toilettes doivent être situées à au moins 30 mètres de chaque source d'eau souterraine. Des mesures supplémentaires devraient être prises lorsque la nappe phréatique est haute ou qu'une inondation se produit. Le fond de chaque fosse ou drain doit se situer à au moins 1,5 mètre au-dessus de la nappe phréatique.
11. Accès aux toilettes : les toilettes devraient être réparties équitablement dans tout le camp ; aucune habitation ne devrait se trouver à plus de 50 mètres des toilettes les plus proches.
12. Accès universel : s'assurer que toutes les toilettes peuvent être utilisées en toute sécurité par tous les réfugiés, y compris par les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. Des données relatives aux utilisateurs handicapés devraient être collectées et des infrastructures réservées doivent être construites aussi proches d'eux que possible (tenant compte des résultats des consultations auprès de la communauté et des orientations applicables).
13. Lavage des mains : s'assurer que toutes les toilettes publiques, les toilettes collectives, les toilettes partagées et les toilettes des foyers sont équipées de structures pour se laver les mains, avec du savon (ou un agent nettoyant) et que des mesures sont prises pour garantir qu'elles restent fonctionnelles.
14. Nettoyage et entretien des toilettes : s'assurer que les toilettes sont nettoyées et entretenues, sans empêcher leur utilisation. Mettre en place un budget adéquat pour couvrir les activités opérationnelles et de maintenance. Il peut être utile de proposer des incitations au nettoyage des toilettes, en particulier au cours de la première phase de l'urgence. Le cas échéant, proposer des articles sanitaires, autres que d'alimentation, plutôt que de l'argent.
15. Répartition séparée : prévoir d'installer trois fois plus de toilettes femmes que de toilettes hommes, en fonction des chiffres ventilés concernant la population. Les blocs sanitaires doivent être séparés par sexe et doivent porter la signalisation appropriée à la culture.
16. Participation et représentation équilibrée des sexes : s'assurer que les programmes sont élaborés et mis en œuvre en coopération avec la population de réfugiés. Les femmes doivent être consultées concernant la conception et l'installation des infrastructures sanitaires. Tous les programmes devraient être dotés de comités d'assainissement ou d'hygiène représentatifs et paritaires.
17. Considérations de protection : s'assurer que l'emplacement et la conception des infrastructures de toilettes éliminent toutes menaces pour la sécurité des utilisateurs, en particulier pour les femmes et les filles, de jour comme de nuit.
18. Sortie de la situation d'urgence : s'assurer que les programmes de gestion des excrétions en situation d'urgence sont transformés en programmes de transition dès que possible. S'il devient évident que la situation humanitaire durera vraisemblablement plus que six mois, construire des toilettes partagées et des toilettes réservées aux foyers, de manière à obtenir un ratio d'un cabinet de toilette pour cinq personnes.
19. Toilettes des foyers : faire en sorte, dès que possible, que les réfugiés aient les moyens, les outils, le matériel et les conseils techniques nécessaires pour construire, entretenir et nettoyer les toilettes au sein de leurs foyers.
20. Structures de douche et de lessive : s'assurer que la population réfugiée a accès à des infrastructures pour se laver et pour laver les vêtements et le linge de lit. Ces infrastructures devraient préserver l'intimité et la dignité des utilisateurs. Si cela n'est pas possible au niveau des foyers, concevoir et installer des toilettes collectives en consultation avec les utilisateurs ; en particulier avec les femmes, les filles adolescentes et les personnes handicapées. Des installations de bain/douche devraient être disponibles au niveau des foyers dès que possible. Concernant les installations pour la lessive, l'objectif est de satisfaire aux besoins de petits groupes collectifs allant jusqu'à 16 foyers. Éviter les grands blocs sanitaires publics.
21. Évacuation : s'assurer que les eaux usées (provenant des bornes-fontaines, des douches et de la lessive) sont éliminées dans des systèmes d'évacuation conçus de manière adéquate. Dans les régions arides, les écoulements peuvent être réutilisés par des systèmes d'irrigation souterrains (p. ex., pour le jardinage).
22. Élimination des déchets solides : vérifier que l'élimination des déchets solides est correctement gérée, afin d'éviter les dangers pour la santé (blessures des enfants, sites de reproduction de moustiques, etc.). Bien que des solutions de gestion des déchets solides centralisées puissent être appropriées pendant la phase d'urgence, des solutions de gestion des déchets solides décentralisées au niveau des foyers devraient être mises en place dès que possible avec le passage à la situation post-urgence. Les déchets médicaux générés par les centres de santé constituent un danger. L'accès aux services sanitaires médicaux devrait être contrôlé de manière adéquate, et les déchets (seringues et aiguilles usagées, pansements contaminés, échantillons de laboratoire, etc.) devraient être traités séparément au plus vite.
23. Supervision : s'assurer que les systèmes et services sanitaires sont régulièrement examinés (en ce qui concerne la couverture, l'accès, la propreté, la sécurité, l'utilisation et l'état, etc.). Des rapports d'avancement devraient être communiqués de manière transparente à des intervalles réguliers aux bénéficiaires, aux autorités locales et aux donateurs. Un système fonctionnel de plaintes et de suivi doit être mis en place.
24. Responsabilité : s'assurer que les retours d'information des réfugiés concernant les services WASH sont encouragés et pris en compte, même si la durée du séjour dans le camp est courte. Ces retours peuvent également être demandés dans l'application WASH destinée au partage d'avis par les réfugiés.
25. Stratégie de sortie : s'assurer qu'une stratégie de sortie claire existe dès le départ. La planification devrait prendre en compte le fonctionnement, l'entretien, la transition et le potentiel démantèlement des infrastructures d'eau et des toilettes. Le cas échéant, la responsabilité des infrastructures WASH devrait être transférée aux autorités nationales ou aux acteurs nationaux.
Promotion de l'hygiène
26. Environnement propice à la promotion de l'hygiène : la promotion de l'hygiène ne concerne pas uniquement les connaissances et les compétences, mais également TOUS les autres facteurs déterminants de la santé et de l'hygiène, comme les obstacles environnementaux et socio-économiques et les facteurs moteurs. S'assurer l'accès à l'eau, à l'assainissement et aux structures d'hygiène fait autant partie de la promotion de l'hygiène que l'influence des comportements et des mentalités.
27. Messages d'hygiène clés : trop se concentrer sur la diffusion de messages à sens unique et sur la conception de supports de promotion sans écouter les points de vue de la population est une erreur courante dans la promotion de l'hygiène. Une fois que les messages les plus importants ont été définis, ils devraient être traduits dans les langues locales (ou à l'aide d'images si les taux d'alphabétisation sont faibles) et cibler les pratiques qui sont responsables des risques les plus critiques en matière d'hygiène. Ne pas essayer de communiquer un trop grand nombre de messages. Se concentrer sur les pratiques qui sont principalement responsables de la transmission des maladies et sur les interventions pour les prévenir.
28. Enquêtes auprès des foyers : pendant une urgence, et dès que les chiffres de la population et à l'attribution des parcelles se stabilisent, une enquête initiale pour évaluer l'accès aux services WASH devrait être réalisée. Durant les phases post-urgence, une enquête sur les capacités, les attitudes et les pratiques (CAP) devrait être menée au moins une fois par an (cf. chapitre sur l'évaluation des besoins WASH).
29. Autonomisation : développer et mettre en œuvre des programmes de promotion de l'hygiène en coopération avec les réfugiés et la population d'accueil.
30. Priorité aux principales pratiques à risque : ne pas essayer de communiquer un trop grand nombre de messages. Concentrer les efforts sur les pratiques qui sont principalement responsables de la transmission des maladies et sur les interventions pour les prévenir.
31. Stratégie de promotion de l'hygiène : en collaboration avec le personnel de terrain du HCR et les partenaires, définir et élaborer une stratégie WASH de promotion de l'hygiène (« qui, quoi, où, quand, comment et pourquoi »). Se concentrer sur les groupes prioritaires exposés à des risques, sur les pratiques à risque, sur les interventions clés et sur les indicateurs clés. Le plan devrait être préparé pendant les trois premiers mois du déplacement et révisé tous les six mois, sur la base des retours d'information reçus dans le cadre du suivi. Il devrait être élaboré conjointement par le secteur WASH et celui de la santé. Le développement de la stratégie devrait être examiné et ajusté à partir des résultats des enquêtes CAP annuelles.
32. Maladies véhiculées par l'eau : en cas d'épidémies de maladies véhiculées par l'eau (comme le choléra), créer un groupe de travail spécial composé des secteurs WASH et de la santé. Le groupe devrait se réunir toutes les semaines pour s'assurer que les messages sont cohérents et coordonnés.
33. Importants vecteurs de risques : le personnel de terrain et les partenaires du HCR doivent s'assurer que l'environnement ne contient aucun vecteur de maladie à haut risque. Prendre des mesures pour éliminer les eaux stagnantes et nettoyer les dépôts de déchets solides organiques, les selles ou autres sites potentiels de multiplication des vecteurs de maladie. L'élimination des vecteurs de maladie à haut risque se situe au même niveau de priorité que l'approvisionnement en eau, la gestion des excréments et la promotion de l'hygiène.
Considérations essentielles pour la gestion
Le HCR doit s'assurer que des services WASH adéquats sont disponibles dans les camps. Pour cela, il est nécessaire de collaborer étroitement dès le début avec les autorités locales, nationales et du district, ainsi qu'avec le ministère responsable de l'eau.
Lorsque les services nationaux ne sont pas en mesure de s'occuper des camps, les ONG partenaires devraient mettre en œuvre des interventions WASH.
Le HCR devrait s'assurer que la situation des services WASH dans les camps fait l'objet d'un suivi et que les parties prenantes pertinentes reçoivent des rapports d'avancement réguliers, afin qu'elles puissent répondre rapidement en cas de changement de situation. Utiliser la fiche de rapport mensuel WASH à cet effet. Des instructions pour expliquer comment la remplir sont disponibles sur le site Internet WASH du HCR : wash.unhcr.org. L'accès peut être autorisé par l'équipe du siège. Contact : [email protected].
Les services et activités WASH doivent respecter les dispositions du Manuel WASH du HCR et la Documentation relative à la construction de puits du HCR (cf. Outils, documents et références).
Ressources et partenariats
Personnel
- Agents du HCR expérimentés en matière de WASH.
Partenaires
- Le HCR promeut l'intégration des services aux systèmes nationaux. Les autorités responsables de l'eau (à l'échelle du pays, de la région ou du district) restent le principal partenaire des interventions WASH. Lorsque c'est possible, les services publics nationaux devraient être renforcés et appuyés.
- Les ONG et les agences des Nations Unies pertinentes, comme l'UNICEF, pour mettre en œuvre les activités WASH.
- Des partenaires WASH expérimentés et le personnel technique des organisations partenaires.
- Les travailleurs sociaux communautaires et des organisations partenaires en matière de WASH.
- Conclure des accords de partenariat au niveau du terrain dès le début, afin que les interventions puissent être mises en œuvre rapidement.
Liens
Contacts principaux
Veuillez contacter la Division de la résilience et des solutions (DRS), unité WASH, à l'adresse suivante : [email protected].
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