Aperçu
Comme l'illustre la « maison de la gestion de camp », la gestion des camps coordonne l'assistance et la protection dans tous les contextes de déplacement communautaire, en répondant aux besoins et en protégeant les droits des personnes déplacées. Les activités et les approches de gestion des camps reposent sur les lois et les normes nationales et internationales et sur la participation des personnes déplacées.
« Coordination et gestion des camps » (CCCM) est le nom donné aux mécanismes de coordination normalisés que les opérations d'assistance aux réfugiés appliquent au moyen du modèle de coordination pour les réfugiés et que les opérations d'assistance aux personnes déplacées interne appliquent au moyen du groupe sectoriel pour la CCCM. Les mécanismes de CCCM garantissent que les services sont fournis efficacement et que les personnes déplacées sont protégées dans tous les types de déplacements communautaires en milieu rural ou urbain, qu'elles vivent dans des camps planifiés, des camps spontanés, des centres collectifs, des centres d'accueil ou des centres de transit. Ces dernières années, la CCCM a également travaillé avec les populations déplacées vivant dans des familles d'accueil et dans des communautés isolées.
Certaines autorités nationales n'aiment pas le terme « camp », qui est parfois remplacé par « site » ou « établissement humain ». Les « centres collectifs » désignent des structures et des bâtiments préexistants utilisés par les populations déplacées en cas de conflit ou de catastrophe naturelle.
De même que l'ensemble de la communauté humanitaire, le HCR ne préconise pas la création de camps. Le HCR tient compte du fait que les personnes déplacées ont des besoins particuliers et considère que les camps doivent constituer des solutions temporaires de dernier recours. Le groupe sectoriel pour la CCCM appuie les autres secteurs dans la recherche de solutions durables tout en veillant à ce que les normes, les droits et la dignité des populations déplacées soient respectés de manière efficace et appropriée.
Le modèle standard de CCCM prévoit trois rôles de coordination ainsi qu'une structure de gouvernance communautaire qui représente les personnes déplacées. Chaque rôle a des responsabilités spécifiques. Afin d'éviter les chevauchements et les lacunes, il est essentiel de se mettre d'accord et définir clairement les responsabilités de chaque acteur. Les trois rôles principaux sont les suivants :
L'administration des camps (AC) : ce rôle désigne les fonctions assurées par les autorités de l'État qui sont responsables de fournir une protection et une assistance aux personnes déplacées sur leur territoire. Elle inclut la surveillance et la supervision des activités, y compris la sécurité. Les responsabilités de l'État ne sont pas transférables. Ce rôle est généralement représenté au niveau du camp.
La coordination des camps (CC) : le HCR assure généralement ce rôle dans les situations d'urgence de réfugiés et les situations complexes d'urgence de PDI liées à des conflits. Elle inclut la coordination opérationnelle entre les camps et la coordination stratégique. La coordination des camps inclut l'élaboration de la stratégie, l'établissement de normes, la planification des mesures d'urgence et la gestion de l'information. Son objectif premier est de créer l'espace humanitaire nécessaire pour fournir une protection et une assistance appropriées aux personnes déplacées. Pour l'élaboration des stratégies de sortie et des solutions plus durables, elle travaille en étroite collaboration avec les acteurs locaux, y compris les organisations de la société civile. La coordination des camps fonctionne au niveau intercamp.
La gestion des camps (GC) : une ONG partenaire ou une autorité nationale ou locale exerce généralement cette fonction. Lorsque les capacités sont limitées, le HCR peut appuyer la gestion d'un camp ou assurer entièrement ce rôle. La gestion d'un camp inclut la coordination et le suivi de la prestation des services et de la protection pour les personnes déplacées et de leur accès, ainsi que la maintenance des infrastructures. Elle inclut également la participation communautaire en mettant en place des comités représentants qui permettent aux communautés déplacées d'exercer leur droit de participer au processus décisionnel et d'influencer l'élaboration et la mise en œuvre des programmes humanitaires à tous les stades. La prévention et la réponse à la violence basée sur le genre sont transversales dans toutes les phases de la gestion des camps. La gestion des camps fonctionne au niveau du camp.
Les principaux rôles et fonctions de la coordination et la gestion des camps peuvent varier en fonction de l'institution responsable et des circonstances dans lesquelles elle opère. L'important est de couvrir toutes les fonctions de la CCCM, en s'assurant que les besoins des personnes déplacées sont satisfaits et qu'il n'y a pas de lacunes ou de chevauchements dans les responsabilités ou les interventions. Pour les interventions hors camps, il est fondamental d'appuyer et travailler en étroite collaboration avec les structures locales existantes et fonctionnelles en matière d'information, communication, coordination et suivi des services aux populations déplacées. Pour une description plus détaillée de la participation communautaire et des rôles et responsabilités dans le cadre de la CCCM, ainsi que des approches dans le contexte des établissements humains hors camps, veuillez consulter Le toolkit de gestion de camp (2015), les Lignes directrices sur les centres collectifs du HCR (2010) et Urban Displacement & Outside of Camp (étude documentaire sur les déplacements urbains et les contextes d'établissement humain hors des camps, 2014).
Conseils principaux
Objectifs de protection
La CCCM soutient les objectifs suivants en matière de protection :
- Promouvoir une approche fondée sur les droits : des interventions coordonnées doivent permettre aux personnes déplacées d'exercer leurs droits.
- Mettre en place une approche fondée sur la communauté : les structures de gouvernance et les mécanismes participatifs communautaires doivent garantir que les femmes, les hommes, les garçons et les filles, quel que soit leur âge et leurs particularités, y compris les personnes LGBTI, les personnes handicapées, les personnes vivant avec le VIH/sida et les personnes appartenant à différents groupes ethniques et religieux, peuvent contribuer à leur propre protection.
- Promouvoir la non-discrimination : la CCCM veille à ce que les droits de toutes les personnes soient respectés pleinement et de manière égalitaire et en tenant compte du fait qu'elles peuvent avoir des besoins particuliers et faire face à des inégalités et des risques particuliers.
En situation d'urgence, la CCCM met en place des mesures rapides afin de permettre à toutes les personnes et communautés déplacées d'exercer leur droit de participer à la vie de la société et de vivre dans la dignité.

Principes et normes sous-jacents
Les pratiques de la CCCM doivent :
- Être intersectorielles : la CCCM est intrinsèquement intersectorielle. Elle doit travailler en partenariat étroit avec les autres acteurs et organisations.
- Observer les principes humanitaires : les principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance doivent impérativement guider toutes les interventions.
- Ne pas nuire : toutes les interventions de CCCM doivent faire l'objet de suivi et d'évaluation afin de s'assurer qu'elles ne causent pas de préjudices aux populations déplacées ou aux communautés d'accueil.
- Être redevables envers les populations affectées : une agence de gestion de camp doit rendre compte de toutes ses activités aux personnes et aux communautés déplacées, ainsi qu'aux autres parties prenantes ou communautés, notamment les prestataires de services, l'administration du camp, les donateurs et les prestataires en matière de sécurité.
- Respecter les principes de partenariat : une approche fondée sur les résultats qui favorise l'égalité, la transparence, la responsabilité et la complémentarité est essentielle, à la fois pour maintenir la confiance et pour garantir que les partenariats humanitaires répondent efficacement aux besoins des personnes déplacées.
- Rechercher des solutions durables : dès le début, les interventions et l'assistance doivent faire l'objet de stratégies visant un relèvement rapide et des solutions durables.
Les normes clés suivantes doivent être observées et surveillées pendant les interventions d'urgence :
- Les normes spécifiques aux secteurs (abri, éducation, WASH, distribution, etc.), comme indiqué dans le Manuel électronique du HCR pour les situations d'urgence.
- Les normes Sphère établies dans Le manuel Sphère, La Charte humanitaire et les standards minimum de l'intervention humanitaire. Ces normes ont été approuvées collectivement par l'ensemble de la communauté humanitaire et prévoient des indicateurs qui mesurent les normes minimales pour jouir du droit de vivre dans la dignité.
- Les normes minimales pour la gestion des camps (2021).
- Les normes minimales pour la protection de l'enfance, établies dans les Standards minimum pour la protection de l'enfance dans l'intervention humanitaire du groupe de travail sur la protection de l'enfance (2012).
Listes de contrôle et lignes directrices plus spécifiques :
- OIM, NRC, HCR, 2015, Le toolkit de gestion de camp.
- Global CCCM Cluster, 2010, Lignes directrices sur les centres collectifs.
- Global CCCM Cluster, 2014, Desk Review - Urban Displacement & Outside of Camps.
- Liste de vérification pour l'intégration de l'égalité des genres dans la coordination et la gestion des camps, in IASC, 2019, Le guide des genres pour les actions humanitaires.
- IASC, 2019, Guidelines on Inclusion of Persons with Disabilities in Humanitarian Action.
- Global CCCM Cluster, 2014, Camp Closure Guidelines.
- Manuel LEGS, 2014, Normes et directives pour l'aide d'urgence à l'élevage.
Risques en matière de protection
Les personnes déplacées doivent faire face à de nombreux risques de protection. Par ailleurs, certains groupes et personnes sont souvent exposés à un risque supplémentaire parce qu'ils ont subi un traumatisme ou parce que leurs structures sociales et leurs mécanismes d'adaptation ont été détériorés. Vous trouverez ci-dessous une liste incomplète des risques de protection auxquels les populations déplacées doivent souvent faire face :
- Attaques de civils par les parties à un conflit : ce risque est particulièrement élevé lorsque les communautés déplacées se situent à proximité de frontières ou qu'elles sont soupçonnées d'abriter des parties à un conflit.
- Présence d'éléments armés : les armes peuvent être cachées dans des abris ou d'autres endroits. Les groupes armés peuvent exploiter les personnes déplacées, utiliser leurs zones d'habitation ou recruter des enfants.
- Bâtiments peu sûrs : après un tremblement de terre, des inondations ou un bombardement, des bâtiments peuvent devenir inhabitables. L'agencement ou la promiscuité peuvent créer des risques pour la santé ou favoriser la maltraitance (mauvaise ventilation, risques d'incendie, caves non éclairées, etc.).
- Topographie : la topographie d'un camp ou d'une structure collective et de ses environs peut entraver les interactions sociales, présenter des risques pour la santé ou favoriser la maltraitance et la violence.
- Conflits avec la communauté d'accueil : ce problème est courant lorsque les personnes déplacées consomment des ressources partagées, que leur niveau de vie est considéré comme supérieur ou qu'elles ne participent pas aux dialogues communautaires. La dégradation de l'environnement et de mauvaises pratiques d'élimination des déchets peuvent également provoquer des tensions.
- Violence sexuelle et basée sur le genre (VSBG) : l'incidence de violence sexuelle et domestique est souvent exacerbée par la promiscuité, la présence d'alcool ou de stupéfiants, le manque de perspectives économiques ou l'accès insuffisant aux ressources de base, comme le combustible pour cuisiner.
- Maltraitance, abandon et exploitation des enfants : ces risques sont courants après une séparation familiale et lorsque les mécanismes d'aide sociale, y compris l'école, se sont effondrés.
- Criminalité : les vols, la violence et les autres formes de criminalité ainsi que les troubles sociaux sont susceptibles d'augmenter lorsque l'application de la loi est défaillante et que les mécanismes judiciaires sont indisponibles ou inefficaces.
- Incapacité à enregistrer les naissances et les décès : les personnes déplacées peuvent être dans l'impossibilité d'obtenir des certificats de naissance et de décès si l'autorité locale demande des frais pour les délivrer ou qu'elle est située loin de leur lieu de résidence.
- Participation non représentative : si des mesures de discrimination positive ne sont pas mises en place, la « loi du plus fort » risque d'empêcher les minorités, les groupes marginalisés et les groupes stigmatisés d'exprimer leurs opinions. Dans certains contextes, les responsabilités domestiques ou de prise en charge d'enfants peuvent empêcher les femmes d'exercer leur droit de se présenter aux élections ou aux postes des comités.
- Promiscuité et taux d'occupation élevé : de telles conditions privent les personnes de leur intimité et peuvent affaiblir la cohésion sociale et générer des tensions au sein de la communauté. L'âge, le genre (y compris les LGBTI) et la diversité (y compris les personnes vivant avec un handicap) devraient être pris en compte lors de l'identification des personnes susceptibles d'être particulièrement affectées.
- Discrimination dans l'accès aux prestations et services de base : les personnes relevant du mandat du HCR, en particulier les personnes ayant des besoins spécifiques, les personnes handicapées, les groupes marginalisés et les groupes stigmatisés peuvent être exclus de l'accès à l'eau, à l'alimentation, à un abri, à la participation communautaire ou aux services de santé.
- Expulsion de bâtiments et de sites : les personnes déplacées sont en permanence exposées au risque d'expulsion. Les causes sont notamment les problèmes de sécurité et la réaffectation, la vente ou la cession des biens, etc.
Autres risques
- Les changements de saison et autres aléas naturels induisent toute une série de risques. Les latrines et les abris peuvent être endommagés ou inondés si les fluctuations des précipitations n'ont pas bien été calculées lors de la construction d'un camp. Les sites spontanés peuvent ne pas disposer d'un organisme de coordination de la gestion du camp pour signaler et traiter les problèmes qui menacent sa viabilité.
- Le feu constitue un risque considérable dans les sites spontanés et où le taux d'occupation est trop élevé, mais aussi dans les camps planifiés où la construction n'est pas bien réglementée et où les coupe-feux ne sont pas entretenus.
- L'érosion et la dégradation de l'environnement : notamment la déforestation et des systèmes d'évacuation des eaux et d'élimination des déchets mal entretenus peuvent causer une dégradation importante de l'environnement, nuire à la santé, créer des risques pour la sécurité ou déclencher des conflits avec les communautés d'accueil.
- Un accès inégal aux services : des différences au niveau des services disponibles peuvent attirer les personnes vers des régions où vivent déjà de nombreuses personnes déplacées. Cela peut provoquer des tensions avec les acteurs humanitaires.
Pour plus d'informations sur les risques de protection des personnes et des communautés déplacées et sur comment les gestionnaires de camp peuvent prévenir, réduire et répondre à ces risques, veuillez consulter Le toolkit de gestion de camp (2015) et les Lignes directrices sur les centres collectifs (2010).
Points de décision clés
Lorsque les populations déplacées ne sont pas dans des camps officiels (ou que la création de camps officiels n'est pas prévue ou souhaitée) mais que leur nombre augmente rapidement et que l'occupation de bâtiments publics inutilisés ou abandonnés (tels que des écoles ou des églises) devient une pratique courante, l'équipe de la CCCM doit consulter l'unité de la CCCM au siège (et le Cluster Global CCCM si la situation concerne des PDI). Elle doit également informer lorsque de nombreuses personnes sont hébergées par des familles d'accueil, car une diminution constante de la résilience, l'épuisement des ressources ou la réduction de l'accès aux services de base peuvent entraîner la création d'établissements humains non officiels. Même si des sites sont considérés comme inhabitables et que les services sont insuffisants, les populations déplacées peuvent refuser de les quitter parce qu'elles craignent pour leur sécurité ou pour d'autres raisons. Dans de telles circonstances et jusqu'à ce qu'une meilleure solution soit trouvée, l'équipe de la CCCM devrait au moins établir des contacts, fournir des informations, surveiller les conditions de base et partager ses informations avec les autres secteurs.
Faut-il activer le groupe sectoriel pour la CCCM ? Dans des contextes de PDI, il est important de décider clairement s'il faut activer le groupe sectoriel pour la CCCM. L'expérience passée montre qu'il vaut mieux l'activer de manière précoce, même s'il est désactivé par la suite. Pour plus d'informations sur l'activation des groupes sectoriels, veuillez consulter le Module de référence pour la coordination sectorielle au niveau national de l'IASC (2015) et l'entrée sur le « Groupe sectoriel pour la coordination et la gestion des camps (CCCM) ».
Le plan d'urgence doit indiquer clairement qui assurera chacune des responsabilités de la coordination et de la gestion des camps, des sites et des centres et doit déterminer un déclencheur ou un seuil qui activera ces rôles. Il doit également indiquer les mesures qui seront prises si la situation change soudainement, en raison d'aléas naturels (incendie, inondation, etc.), de nouveaux déplacements de population, d'expulsions de sites ou de centres collectifs, de la fermeture forcée ou soudaine de camps, etc.
Changement au niveau des responsabilités et des rôles établis : tout changement par rapport à l'administration, la coordination et la gestion du camp doit être clairement consigné par écrit, car ils peuvent être source de discorde. Veiller à ce que le personnel et les partenaires comprennent les rôles et les responsabilités de la CCCM.
Etapes clés
1. Au début d'une nouvelle urgence, se poser trois questions clés : Quelle valeur ajoutée la CCCM peut-elle apporter aux efforts de protection et d'assistance à la population qui a été déplacée ? La CCCM sera-t-elle opérationnelle uniquement dans les camps traditionnels, et/ou dans les sites et les centres collectifs, et/ou pour les personnes déplacées vivant dans des familles d'accueil ? La CCCM adoptera-t-elle une approche sectorielle ou par zone ? Les réfugiés et les déplacés internes s'établissent de manières très diverses. Ils vivent dans des camps, des sites et des établissements humains ; ils sont dispersés dans les zones urbaines et rurales ; ils occupent des centres collectifs et vivent dans des familles d'accueil. Le secteur de la CCCM devrait coordonner son travail avec l'ensemble de la communauté humanitaire et évaluer où ses activités, outils et méthodologies peuvent être appliqués pour améliorer l'accès des personnes déplacées à l'information, à la protection et aux services. La CCCM peut adopter des « approches par zone » : dans la programmation par zone, les activités de CCCM sont mises en œuvre dans une zone déterminée et ciblent toutes les personnes et les sites de déplacement de cette zone comme s'il s'agissait d'un seul grand camp. Les équipes se concentrent sur les besoins multisectoriels et l'adaptation locale ; elles appuient les structures de coordination et de gouvernance existantes. La coordination par zone est une solution opérationnelle alternative aux groupes sectoriels (ou à d'autres structures de coordination sectorielle) et est davantage appropriée au niveau infranational. Pour tous les autres secteurs/groupes sectoriels, la coordination par zone est une fonction qui devrait être dirigée par l'agence/acteur sectoriel (ONU ou ONG ou gouvernement local), sauf si elle est déjà assurée par les agences de gestion des camps dans le cadre de la coordination de toutes les interventions sectorielles dans une zone ou un camp donné. Pour plus d'informations sur les approches par zone, veuillez consulter le document Paper on Area-based Approaches – Position Paper du Global CCCM Cluster, l'OIM et le HCR (octobre 2020).
2. Contribuer à l'évaluation et la détermination de l'emplacement des sites et à la planification – Lorsqu'il est décidé d'établir un camp ou d'utiliser des bâtiments, les gestionnaires de camp qui ont une expérience dans le fonctionnement des camps et l'entretien des sites à long terme doivent participer à la détermination, l'évaluation et la planification des sites et des bâtiments. La disposition, l'aménagement et la structure doivent répondre aux besoins de protection. Il est fondamental de travailler en collaboration avec les communautés déplacées afin de comprendre leurs besoins et leurs préférences.
3. Privilégier les équipes mobiles et/ou une gestion à distance – Les établissements humains non officiels et les sites spontanés se situent de plus en plus dans des zones isolées ou désaffectées et interdites d'accès. Les longues distances ou les menaces à la sécurité peuvent poser des problèmes de logistique et de sécurité pour les agences humanitaires. Une gestion continue et directe peut également être difficile à assurer sur de tels sites. Qu'elle adopte une approche par zone ou qu'elle gère les activités sur un seul site, la CCCM doit décider si elle travaille avec des équipes mobiles qui se rendent régulièrement sur les sites (sans présence permanente) et/ou si elle gère les sites à distance par l'intermédiaire d'organisations partenaires.
4. Coordonner et surveiller la prestation des services et la protection – Déterminer les besoins fondamentaux et particuliers de la population qui a été déplacée. Examiner les lacunes et les chevauchements dans la prestation des services et la protection. Prendre des mesures pour prévenir et répondre à violence sexuelle et basée sur le genre. Aux fins d'observer les normes minimales, encourager les partenaires et les secteurs à apporter les changements appropriés dans la pratique.
5. Établir des normes locales – L'objectif est d'appliquer les normes Sphère et celles du HCR, ainsi que le projet de Normes minimales pour la gestion des camps. Si les ressources et les capacités sont limitées, la CCCM peut avoir besoin au début de fixer des objectifs intermédiaires. Établir ces objectifs dès que possible afin de permettre une planification et de limiter les sources possibles de conflit.
6. Mettre en place des structures de gouvernance et de participation – Créer dès que possible un organe pour représenter la population déplacée et travailler en collaboration avec les acteurs humanitaires. Pour ce faire, examiner les structures participatives existantes, fournir un appui aux plus pertinentes et en créer de nouvelles pour combler les lacunes. Les différents âges, genres et diversités doivent être représentés. Inclure les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les personnes LGBTI, les personnes handicapées et les personnes de différents statuts socio-économiques, origines ethniques et religions. Inclure des représentants des communautés d'accueil et des autorités locales, le cas échéant. Pour plus d'informations sur comment évaluer, appuyer et mettre en place des structures participatives, veuillez consulter Le toolkit de gestion de camp (2015).
7. Protéger par la présence – La présence d'une unité de gestion des camps (GC) dans les camps, les sites et les centres contribue à la protection des personnes déplacées. Une interaction régulière, des dialogues informels et l'identification et le suivi des problèmes peuvent améliorer le sentiment général de sécurité des personnes déplacées et permettre de détecter des difficultés et des préoccupations que les mécanismes plus officiels n'ont pas identifiées.
8. Gestion de l'information – Avec les collaborateurs chargés de la gestion de l'information, développer un système de gestion de l'information centralisé. Diffuser régulièrement des informations. Durant les premières phases d'une urgence, vous pouvez communiquer les informations de manière beaucoup plus cohérente si les messages sont harmonisés entre les camps et les centres, hors camps et avec tous les partenaires.
9. Mettre en place des mécanismes de retour d'information et de plainte – Mettre en place des systèmes de communication à deux sens avec les populations déplacées et avec l'ensemble de la communauté humanitaire. Cela permet également d'améliorer la redevabilité envers les personnes déplacées.
10. Surveiller les questions transversales – Dans tous les programmes et services, surveiller l'équité des genres, les impacts environnementaux et les autres questions transversales, telles que la participation communautaire, le besoin de renforcer la résilience et l'autonomie. Veiller à ce que les questions transversales soient prises en compte.
11. Renforcer les capacités de CCCM – Au début d'une nouvelle urgence, il se peut que les partenaires humanitaires, les autorités publiques et les personnes relevant du mandat du HCR ne connaissent pas bien les rôles, les responsabilités, les activités, les outils et les méthodologies de la CCCM. Il est donc essentiel de prévoir un renforcement des capacités pendant la phase de préparation ou au début d'une situation d'urgence. La formation à la CCCM offre un espace de dialogue et peut aider à établir et définir les rôles et les responsabilités, les objectifs communs, les stratégies et les plans d'action.
12. Élaborer une stratégie globale – La gestion des camps (GC), la coordination des camps (CC) et l'administration des camps (AC) doivent participer à l'élaboration d'une stratégie globale et des stratégies spécifiques à chaque camp, site ou centre individuel. Elles doivent déterminer les principaux objectifs stratégiques, les activités opérationnelles, les sources alternatives de logement (après la remise en service de bâtiments privés et publics comme les écoles et les bureaux), un plaidoyer en faveur de solutions durables, ainsi que des solutions provisoires pour la fermeture des camps, une stratégie de sortie et le transfert en temps utile des activités de CCCM.Dans les contextes de réfugiés, les stratégies doivent expliquer comment elles contribueront aux composantes de la stratégie de réponse aux réfugiés dirigée par le HCR. Dans les contextes de PDI, elles doivent définir une stratégie sectorielle pour la CCCM et des plans de réponse alignés sur le plan de réponse stratégique du pays.
Considérations essentielles pour la gestion
Afin que les réponses d'urgence soient appropriées et efficaces, les mécanismes de CCCM ont besoin d'être planifiés, établis et dotés d'un budget le plus tôt possible. Lorsque l'expertise de l'opération de pays est insuffisante, demander de l'aide à l'unité de CCCM ou/et à la DRS (division de la résilience et des solutions) au siège. L'aide peut être fournie au moyen d'un mécanisme de réponse rapide et/ou du renforcement des capacités.Cette considération est particulièrement importante lorsque l'activation d'un groupe sectoriel pour la CCCM est envisagée dans un contexte de crise de PDI. Les rôles et les responsabilités de la CCCM doivent être examinés et clairement définis par écrit, en particulier lorsqu'ils sont différents du cadre standard pour la CCCM. Le plus tôt possible, idéalement lors de la planification de l'urgence, déterminer et former les ONG et les autorités nationales qui sont des partenaires potentiels de gestion des camps.
Ressources et partenariats
- Personnel – Les besoins en personnel pour la CCCM varient considérablement en fonction du contexte, de la complexité et l'ampleur de l'urgence, ainsi que des ressources. Il est essentiel de convenir et désigner clairement les personnes de liaison pour chaque fonction spécifique de la CCCM et de définir leurs responsabilités. Au niveau de la coordination des camps/intercamps, une personne doit être responsable de la coordination générale des camps et être appuyée par un adjoint, un expert en développement des capacités de CCCM, un responsable de la gestion de l'information et des responsables de terrain nationaux. Dans les contextes de PDI, en particulier dans les situations d'urgence de niveau 3 (L3), il convient de désigner un coordinateur sectoriel à plein temps pour la CCCM, assisté d'un responsable technique et d'un responsable de la gestion de l'information à plein temps. L'ensemble du personnel doit bien connaître les concepts et les méthodologies de la CCCM ou participer à une formation dès que possible.
- Partenaires – La réussite des opérations de CCCM repose sur des partenaires et des interlocuteurs gouvernementaux compétents et bien informés. Idéalement, ils devraient être formés et préparés avant qu'une urgence ne se produise. Le HCR peut accepter de financer des partenaires de gestion des camps. La gestion des camps est généralement plus efficace lorsqu'elle est associée à d'autres dimensions de prestation de services (distribution, abri, etc.).
- Ressources matérielles – Des bureaux, des salles de réunion, du mobilier et des fournitures, des véhicules et des équipements de communication sont les besoins matériels de base de la gestion des camps. Il faut également un espace d'entreposage, un banque d'outils, du matériel d'entretien et des équipements de lutte contre les incendies. Du matériel informatique (incluant des ordinateurs, des imprimantes et une connexion Internet) est nécessaire pour appuyer les partenaires et les autorités nationales.
- Ressources financières – Il est essentiel de disposer de ressources financières suffisantes. Les éléments suivants doivent être pris en considération :
- Personnel du HCR pour la coordination intercamps : voir plus haut.
- Partenaires de mise en œuvre de la gestion des camps : dans certains cas, du personnel ou des ressources peuvent être nécessaires pour appuyer les autorités nationales dans leurs fonctions d'administration des camps.
- Fonctionnement et entretien : inclut les réparations mineures, la protection de l'environnement, l'élimination des déchets, la lutte contre les incendies, la banque d'outils et d'autres aspects de fonctionnement et d'entretien urgents. Les ressources peuvent provenir d'une dotation dans le budget du camp ou être affectées au niveau central. Toutefois, il faut prévoir une certaine souplesse pour faire face à des difficultés imprévues.
- Comités de camp :les comités de camp peuvent recevoir une aide financière (sous la supervision des gestionnaires de camp) afin de leur permettre de déterminer, élaborer et mettre en œuvre des projets sectoriels à petite échelle au service des personnes relevant du mandat du HCR et les communautés d'accueil.
- Fermeture de camps, sites et centres : des ressources doivent être affectées à la fermeture et à la réhabilitation, afin que les sites et les bâtiments puissent être remis dans leur état initial.
Liens
Contacts principaux
Pour contacter l'unité de CCCM du HCR, veuillez écrire à : hayo@unhcr.
Pour contacter le Global CCCM Cluster, veuillez écrire à : [email protected].
Dans cette section:
Aidez-nous à améliorer l’expérience utilisateur de notre nouveau site en nous faisant part de votre opinion…
Aidez-nous à améliorer l’expérience utilisateur de notre nouveau site en nous faisant part de votre opinion…